Éboulement dans la vallée d'Aspe : la route entre la France et l'Espagne rouvrira en janvier 2025

Le préfet des Pyrénées-Atlantiques l'a annoncé, ce mercredi 2 octobre : la RN134, partiellement détruite par un éboulement début septembre, rouvrira en janvier 2025. Une annonce qui soulage les acteurs de la Vallée d’Aspe malgré certaines réserves, liées au climat hivernal pyrénéen.

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La durée des travaux ne sera finalement que de trois mois. C’est l’annonce faite, ce jeudi 2 octobre, par Julien Charles, le préfet des Pyrénées-Atlantiques.

Le 7 septembre dernier, un violent orage provoquait de nombreux dégâts en Vallée d’Aspe et notamment la création d’un trou, de plusieurs dizaines de mètres de diamètre, sur la la RN134, axe majoritaire dans le secteur, pour les transfrontaliers et les entreprises espagnoles et françaises.

“L’objectif qu’on s’est fixé, c'est de pouvoir rouvrir en janvier 2025. Nous avons passé le mois de septembre à un certain nombre de travaux d’urgences, d’études et de diagnostic pour élaborer ce schéma de travaux", indique Julien Charles. Entièrement financé par l’État, le chantier devrait coûter un million d’euros.

Chantier périlleux

Le chantier est encore particulièrement périlleux. “Ce qu’on redoute aujourd'hui c’est un éboulement complémentaire. Le premier éboulement fragilise le talus qui se situe en amont. Le risque, c’est qu’il parte”, indique Alain Larrivière.

Pour reconstruire la route, le chantier s’établit en plusieurs phases. La première, qui va débuter dès la semaine prochaine, consistera à remonter “les matériaux”, à savoir la terre et les gravats charriés en contrebas de la route, pour “appuyer le talus en amont ainsi que les flancs de la brèche”. “Cela va nous permettre de sécuriser le site pour éviter un éboulement supplémentaire, lié à ce talus en amont”, indique Francis Larrivière, directeur adjoint en charge du développement à la DIR Atlantique. Au total, ce sont donc entre 20 000 et 30 000 m³ de terre qui vont être déplacés.

Une seconde phase s’enclenchera ensuite pour combler le reste de la brèche. “Les matériaux seront acheminés par le sud depuis l’Espagne et le Somport, et par le nord depuis Urdos. Il faudra ensuite recréer la structure de la chaussée ainsi que la couche de roulement” qui permettra à tous les véhicules, poids-lourd et voitures, de circuler à nouveau sur la nationale.

Après la réouverture de l'axe, d’autres travaux seront réalisés dans les mois, voire années à venir. “Ils consisteront notamment à réduire le talus pour libérer la voie SNCF ainsi que les propriétés privées aujourd'hui envahies par l’éboulement”, précise Alain Larrivière.

Climat montagnard

Le délai, s’il est plus court qu’annoncé, prend cependant en compte le climat de l’hiver pyrénéen, “peu propice à ce type de travaux”. “Nous travaillons à 900 m d’altitude sur un chantier étroit où une vingtaine de personnes travailleront quotidiennement”, rappelle Alain Larrivière.

Aller “vite” tout en assurant la sécurité du chantier et de la future route, c’est tout l’enjeu qui a pesé autour du choix de ce schéma de travaux. Cet axe, particulièrement emprunté par les transporteurs espagnols qui exercent une "forte pression" sur les autorités françaises et les travailleurs transfrontaliers, reste au cœur des questions, notamment celles autour de la circulation pendant les travaux. “Nous travaillons en transparence avec nos voisins espagnols et nous réfléchissons à ces questions sur comment faire pour concilier l’avancée du chantier et les axes de circulation des travailleurs”, indique le préfet des Pyrénées-Atlantiques. 

Côté français, le soulagement est palpable, même si quelques doutes persistent. “Dans l’idéal, on nous a dit début du mois de janvier, mais on sait aussi que l’hiver les journées ne sont pas longues et l’hiver peut être rude”, s'inquiète Henri Bellegarde, le maire de Bedous.

Il va falloir que ce soit un chantier de six jours par semaine, parce que sinon, on risque de prendre mal de voir un chantier vide.

Bruno Guitton,

Directeur du Somport et adjoint au maire d'Urdos

Le directeur de la station du Somport et adjoint au maire d’Urdos, Bruno Guitton ne cache pas non plus son soulagement. “Pour la station, si la réouverture est confirmée mi-janvier, cela nous permettra de sauver un peu la saison de ski”, indique-t-il. Pour autant, il s’inquiète des blocages que ce chantier pourrait engendrer. “Il faut qu’on puisse conserver la petite piste en contrebas qui nous permet de circuler aujourd’hui”, précise Bruno Guitton.

Aider les entreprises

Aider les entreprises, “en attendant” la réouverture, c'est également le discours du maire de Bedous. “Il va falloir qu’on soit en soutien des structures et des acteurs qui sont durement impactés par cette fermeture”, tient à rappeler Henri Bellegarde.

Avec la météo, les élus de la vallée craignent également des ralentissements administratifs. “J’espère que les services ne vont pas s’opposer à ces chantiers d'urgence. On a déjà des soucis pour intervenir sur le lit de la rivière”, avance Bruno Guitton. “J’espère qu’on aura un soutien de la préfecture.”

Selon les promesses, à la mi-janvier, camions et véhicules pourront donc réemprunter la RN134. Si tous se réjouissent, certains élus soulèvent tout de même la question de l’après. “Il va falloir analyser ces événements climatiques qui se produisent de plus en plus souvent et réfléchir sur les conséquences en termes de circulation”, pointe Bernard Uthurry, le maire d’Oloron-Sainte-Marie.

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