Alain Laboile photographie ses enfants depuis une douzaine d'années. Un monde à part, dans un coin de campagne girondine. Des photos pleines de vie, de liberté.
Une petite fille sur le bras d'un géant de métal, à quelques mètres du sol. Un autre enfant caché dans une armoire vitrée. Partout, aussi, des chats. Un joyeux désordre. Sur les photos, les enfants courrent, plongent, rêvent souvent. La vie déborde du cadre.
Dans cette maison à la campagne, dans le sud Gironde, Alain Laboile observe ses six enfants. Dans leurs activités et leurs jeux quotidiens en pleine nature le plus souvent. Il capte, à la volée, ces moments furtifs.
En 2007 le sculpteur, un peu lassé des travaux de commande, devient également photographe. Dans cet univers famillial il trouve l'inspiration qui fait mouche. Ces premiers clichés postés sur la toile rencontrent un vrai succès. Les réactions viennent d'un peu partout. Sa première exposition, bien avant la France, se fera d'ailleurs au Japon, à Tokyo. En 2012 un article du New York Times donne une autre dimension à son travail. Les photos d'Alain Laboile sont désormais attendues.
Quand on poste une photo depuis son salon on a le pouvoir de toucher le monde. Moi c'est vraiment ce qui m'est arrivé.
Le photographe travaille en couleurs, avant de retravailler les images en noir et blanc. Le résultat est presque intemporel. Ces image d'enfants, en totale liberté, nous renvoient tous à notre propre enfance. Qu'elle ait été comparable ou diamètralement opposée. Les photographies nous interpellent.
Le danger pointe parfois sous la forme d'un couteau ou d'un bout de métal. L'eau, la boue, la nature sont omniprésentes. Certaines situations, si naturelles pour cette tribu, feraient trembler ou enrager beaucoup de parents.
Au-delà d'un magnifique travail photographique, tendre et poétique, c'est cette interrogation sur l'éducation qui donne toute la force à cette série. Ici, pas de télévision (mais quelques ordinateurs quand même), pas d'école (les cours sont faits à la maison), et beaucoup de temps libre. Les jeux des plus jeunes sont tournés vers l'exterieur, vers la nature et les animaux.
On a un style de vie qui interpelle, qui intéresse, qui passionne, qui amène les gens à se questionner sur leur propre fonctionnement
Aucune leçon assenée dans le travail d'Alain laboile. Juste le témoignage d'une certaine manière de vivre. Une idée du bonheur, d'une enfance en totale liberté.