Encore inconnu il y a quinze mois, Iñaki Echaniz a su s'imposer sur le devant de la scène politique. Son portrait, un peu plus d'un an après son élection dans la 4ᵉ circonscription des Pyrénées-Atlantiques.
"Je vais devoir quitter mes Pyrénées… Mais j’y reviendrai" avait-il dit au soir de sa victoire. Depuis un peu plus d’un an, la vie d’Iñaki Echaniz se conjugue entre Paris et son territoire basco-béarnais.
Une vie à 100 à l’heure pour celui qui s’est imposé dans la quatrième circonscription des Pyrénées-Atlantiques avec seulement 89 voix d’avance sur son adversaire. En un soir, l’ancien conseiller principal d’éducation est passé de l’ombre à la lumière, sous les ors du Palais Bourbon. Vingt-huit ans à l’époque et déjà député, l’un des plus jeunes de l’Assemblée nationale. L’élu socialiste de la Nupes a toujours affirmé avoir trouvé sa vocation très tôt.
Question piège au ministre du Travail
Investi depuis très longtemps en politique, il a réussi à faire revenir sa circonscription dans la gauche et repris à la droite la terre de Jean Lassalle, parlementaire fantasque dont le nom a longtemps résonné dans les rues de la capitale. Très vite, le natif d’Oloron-Sainte-Marie a su se distinguer. Février 2023, le débat sur la réforme des retraites enflamme l’assemblée. Iñaki Echaniz piège alors le ministre du Travail en reprenant mot pour mot une question posée 12 ans plus tôt par Olivier Dussopt à Éric Woerth.
" Monsieur le Ministre, ma question est double, mais elle est très simple. Allez-vous réellement prendre en compte les propositions des différents partenaires sociaux ou allez-vous imposer une réforme déjà décidée par l’Élysée ? Allez-vous oui ou non reculer l’âge de la retraite de soixante-deux à soixante-quatre ans ? "
À l'époque, le ministre du Travail était député socialiste, et il était opposé au report de l’âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans. Une intervention à laquelle Olivier Dussopt a répondu, sans réaliser que son interlocuteur avait utilisé sa propre question posée il y a quelques années.
Après la réponse d’Olivier Dussopt, devenu macroniste, le parlementaire basco-béarnais s’était empressé de réagir. "Monsieur le Ministre, je vous remercie la main sur le cœur pour avoir répondu à la question que vous aviez vous-même posée le 4 mai 2010 à Éric Woerth, ministre en charge de la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy. Depuis, vous avez retourné votre veste pour devenir ministre de la casse sociale et de l’impôt sur la vie ! "
Un coup d’éclat qui restera comme un des moments forts de cette première année en tant que député. Pourtant, ce n’est pas ce que souhaite que l’on retienne l’ancien conseiller d’Oloron-Sainte-Marie.
Une quarantaine de propositions de loi
Son territoire chevillé au corps, il affiche la carte du bon communicant et convie la presse pour un premier bilan de son action, un an et trois mois après son élection. Quarante-trois propositions de loi écrites ou co-signées, 200 interventions en commission ou dans l’hémicycle et autant de déplacements sur ses terres.
L’occasion pour le député de rappeler qu’il expose dans un document envoyé à tous les habitants de sa circonscription son travail réalisé dans l’ombre de la commission des affaires culturelles ou dans les groupes d’études pastoralisme, montagne ou ruralité.
Parmi ses chevaux de bataille, la question du logement.
Les dossiers locaux, comme l’hôpital d’Oloron-Sainte-Marie, ou l’offre de soins, l’ont aussi beaucoup occupé, tout comme la question du logement.
"Il y a un an, j’étais le seul député à parler de cette crise qui frappe nos territoires, de cette spéculation qui frappe le Béarn, le Pays basque et bien d’autres territoires encore. Je me sentais un petit seul et aujourd’hui c’est un sujet qui fait entre guillemets la Une médiatique parlementaire et qu’on devrait bientôt débattre. Je l’espère, c'est en tout cas. C’est l’engagement que j’ai eu du gouvernement dans le prochain projet de loi de finances et dans un texte que je porterai avec une collègue Renaissance", explique-t-il.
Toujours défenseur de la NUPES
Et puis il y a le parti. Si plus d’un an après sa création, l’alliance électorale des partis de gauche à l’Assemblée nationale ne parvient pas à trouver un second souffle, Iñaki Echaniz reste l’un des fervents défenseurs de la NUPES. Avec, en ligne de mire, les prochaines élections européennes potentiellement explosives pour la gauche.
"Il faut qu’on puisse discuter tous ensemble et sortir de ces polémiques médiatiques sur Twitter, sortir de la politique du tweet. Les gens attendent qu’on puisse changer leur vie, et je pense que la gauche est aujourd’hui en capacité de s’unir et de changer la vie : au niveau européen, mais aussi pour les prochaines élections, qu’elles soient municipales ou présidentielles".
Du haut de ses trente ans, Iñaki Echaniz a pris la mesure de ses responsabilités. En quinze mois, le député est parvenu à s’affranchir de l’ombre imposante de son prédécesseur.