Ce mercredi 28 février, les Pyrénées-Atlantiques étaient à l'honneur au Salon international de l'agriculture. L'occasion pour les visiteurs de rencontrer les éleveurs basques et béarnais qui présentent et font déguster leurs fromages Ossau-Irraty. Ils reviennent sur l'importance de la reconnaissance de la transhumance par l'UNESCO.
Dans les jolis enclos, sur la paille fraîche, les brebis jouent les ambassadrices du département auprès des visiteurs du Salon international de l'agriculture. Ce 28 février, les Pyrénées-Atlantiques y sont à l'honneur et parmi les fleurons gastronomiques, on compte, bien sûr, l'appellation Ossau-Irraty.
Au détour d'une dégustation conviviale, c'est l'occasion pour les éleveurs de partager leur passion pour leur métier, indissociable du territoire avec lequel ils interagissent. Pour eux, si ce fromage a un goût incomparable, c'est aussi grâce au maintien de la tradition de la transhumance.
Les brebis sont à l'air libre toute la journée. Elles mangent de l'herbe, des fleurs, tout ce qu'elles trouvent, et donnent un fromage avec un goût sans équivalent.
Allande Iritchity-EtchartÉleveur à Lichans (64)
Pour l'éleveur, ce n'est pas un argument de vente mais une reconnaissance d'un mode de vie, d'un savoir-faire à préserver. "On ne cherche pas à gagner des sous en mettant "patrimoine mondial de l'Unesco" [sur nos produits], mais on peut en parler en disant que ce que faisaient nos parents, nos ancêtres, est reconnu au niveau mondial."
Un savoir-faire ancestral
Au-delà de la carte postale, des belles pentes vertes mouchetées du blanc des toisons des brebis paissant paisiblement, cette reconnaissance permet donc de valoriser un savoir-faire mais également un mode de vie et des valeurs transmis de génération en génération.
Depuis le 8 décembre 2023, la transhumance est reconnue au patrimoine culturel immatériel de l'Humanité de l'Unesco.
On entend par "transhumance" la migration d’un troupeau d’herbivores qui se rend dans les pâturages pour se nourrir. Elle est estivale quand les bêtes montent vers les pâturages d’altitude, accompagnées de leur berger, et hivernale quand elles redescendent dans la vallée passer l'hiver.
En France, la transhumance est pratiquée dans les Pyrénées, les Alpes, le Massif Central, la Corse, les Vosges et le Jura. Grâce à ces troupeaux qui pâturent sur ces vastes étendues de haute et moyenne montagne, ces terres ne sont pas envahies par les broussailles, contribuant ainsi à l'entretien mais également à l'esthétique des paysages.
À travers cette reconnaissance de l'UNESCO, ce sont les modes d’élevage et les pratiques de gestion pastorale en altitude, l’artisanat dans la confection des produits dérivés qui sont reconnus comme un apport à l’humanité. Des savoir-faire qui s'appuient sur des échanges sociaux, une tradition festive mais aussi un respect de l'environnement.
Vous ne goûterez plus une part de fromage de la même manière, maintenant…