Pays Basque : 10 000 manifestants attendus samedi à Paris en soutien aux prisonniers

Au moins  10.000 manifestants sont attendus samedi à Paris à l'appel d'organisations et d'élus basques. Ce rassemblement clôturera  un "tour de France des prisons", entamé dans le Sud-Ouest le mois dernier, pour alerter l'opinion sur le sort d'une soixantaine d'indépendantistes incarcérés en France.

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"Nous demandons ni plus, ni moins l'application du droit commun pour les prisonniers basques", résume Jean-René Etchegaray, président de la Communauté d'agglomération Pays Basque et maire UDI de Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), l'un des chefs de file de ce rassemblement demandant l'abrogation des "mesures d'exception".
 
 

Rencontre avec les prisonniers basques

 
"Dans les prisons, il se passe des choses qui ne sont pas conformes avec l'idée que nous avons d'une démocratie en Europe", renchérit le sénateur LR Max Brisson des Pyrénées-Atlantiques.
 
 
 
Le parlementaire a visité ce jeudi, aux côtés du député européen José Bové (EELV), et de Vincent Bru, député de la 6e circonscription des Pyrénées-Atlantiques, le centre de détention de Réau (Seine-et-Marne).
Une prison où sont incarcérés Mikel Albizu et Maixol Iparragirre, des représentants du Collectif des prisonniers basques.
 
 
Depuis Réau, des militants participeront ensuite à une marche de deux jours jusqu'à Paris, près de la gare Montparnasse, point de départ samedi de la grande manifestation pour la "Paix en Pays basque".
 
 
 

Deux trains, 65 cars, et des personnalités

Deux trains spéciaux de 1.000 places ainsi que 65 cars ont été affrétés pour acheminer les manifestants venus des deux côtés des Pyrénées. Au total, ce "rassemblement festif" revendique le soutien d'une quarantaine d'organisations, syndicats, partis politiques et personnalités, du leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon à l'avocat Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des droits de l'Homme, en passant par l'humoriste Guy Bedos ou le juge Serge Portelli.
 
           

Des prisonniers situés à des centaines de kilomètres de leurs familles

Au cœur de leurs préoccupations, la situation des 314 prisonniers basques, dont 62 incarcérés en France, et des familles parfois obligées de parcourir des centaines de kilomètres pour rendre visite à leurs proches détenus loin de chez eux.
La situation a certes évolué puisqu'ils étaient environ 700 au total fin 2011, mais surtout en raison des peines arrivées à échéance.
 
 
 

"Refus de libération en cas de maladie grave"


"Ceux qui demeurent en prison se heurtent à de grandes difficultés. Ils souffrent d'un régime particulier: détention loin de leurs familles, refus quasi systématique de liberté conditionnelle et de libération en cas de maladie grave", déplore l'avocate Maritxu Paulus Basurco, qui défend nombre d'entre eux en France.
 
Et de citer le cas de l'Espagnol Ibon Fernandez Iradi, dit "Susper", 45 ans, incarcéré à Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et condamné à 30 ans de réclusion pour tentative de meurtre d'un gendarme.
 

Atteint d'une grave sclérose en plaques, il se voit refuser sa suspension de peine depuis 2013

 

Sur les 62 détenus en France, 57 sont espagnols

 
L'abrogation des mesures d'exception et le rapprochement des prisonniers vers leurs familles constituent les deux grandes revendications des mouvements basques depuis que l'ETA a renoncé, en octobre 2011, à la lutte armée, prélude à la remise, le 8 avril dernier en France, de près de 3,5 tonnes d'armes, explosifs et matériels.
Mais sur les 62 détenus en France, 57 sont de nationalité espagnole et devront pour beaucoup accomplir d'autres peines en Espagne à leur libération en France, ce qui complique encore la donne.
 
 

Influer à la fois sur Paris et sur Madrid

"Il faut une volonté politique. Nous voulons influer sur Paris et, par ricochet, sur Madrid", qui refuse tout dialogue sur le sujet tant que l'ETA ne se sera pas dissoute, affirme Jean-Noël Etcheverry, l'un des organisateurs du "tour de France des prisons".
 
 
Surnommé "Txetx", ce militant basque altermondialiste est l'un des acteurs du "désarmement" de l'ETA, ce qui lui a valu d'être mis en examen avec quatre autres personnes pour "transport et détention d'armes en lien avec une entreprise terroriste".
           
 
 
 
 
 
 
 
 
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