En dix ans, l'association altermondialiste basque Bizi est devenue une habituée des actions coups de poing. Pour son anniversaire, le collectif n'a pas dérogé à la règle et a invité 150 militants dans un supermarché de Bayonne.
Entre les aubergines et les ananas, deux jeunes femmes allongées sur un matelas, bien au chaud sous leur couette et le masque de nuit sur la tête. La scène se passait ce dimanche dans les rayons d'un supermarché de Bayonne.
Non loin, un jeune homme déplie sa tente, une femme se lance dans un hula hoop et des petits groupes éparpillés dans le magasin brandissent leur mégaphone.
A l'origine de cet événement original et festif, l'association basque altermondialiste Bizi. Pour fêter leurs dix ans, le collectif a organisé ce rassemblement avec un mot d'ordre : dénoncer le travail du dimanche et interpeller à la fois les clients et la direction de l'enseigne (qui n'a pas souhaité s'exprimer).
"Non seulement les supermarchés ouvrent le dimanche, mais en plus ils vont ouvrir la nuit, dénonce Lore Marguiraut, militante de l'association. C'est déjà le cas à Mérignac où il y des supermarchés ouverts 24/24h."
Nous pensons que dans cette société où il y a trop de croissance, trop de pollution et trop de consommation, ce n'est peut-être pas la direction qu'il faut prendre.
Depuis sa création en 2009, Bizi alerte sur l'urgence climatique et la justice sociale. Ses 600 adhérents se sont retrouvés ce week-end à Bayonne pour fêter ses dix ans. Au programme : conférences et stands d'information.
"Si on ne peut pas changer le monde, on essaie de le faire au niveau local avec Bizi au Pays basque, explique la militante Mathilde Bréant avant d'énumérer : l'ecoféminisme, les alternatives au tout routier… Prendre le vélo quand on le peut, c'est quelque chose d'assez banal mais qui change pas mal de choses par exemple".
"On prêchait dans le désert"
Un discours qui porte ses fruits. "Il y a dix ans on avait l'impression de prêcher dans le désert, reconnaît Jean-Noël Etcheverry, co-fondateur du mouvement. On voyait bien que les gens pensaient qu'on exagérait".
Aujourd'hui, hélas, chacun peut constater par lui-même que les choses sont en train de s'emballer et de s'aggraver.
Voir le reportage de France 3 Euskal Herri