Pays basque : la police espagnole affirme avoir "décapité" ETA en arrêtant deux chefs politiques

La Direction Générale de la Sécurité Intérieure et la Garde civile espagnole ont procédé à l'arrestation de 4 membres présumés d'ETA à Saint-Etienne-de-Baïgorry, près de Saint-Jean-Pied-de-Port. Il s'agit de 2 chefs politiques et de 2 autres Etarras "de petite envergure"

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Fin de cavale

Deux Espagnols militants de l'organisation séparatiste basque ETA ont été arrêtés à Saint-Etienne-de-Baïgorry, indique le ministre de l'Intérieur espagnol, Jorge Fernandez Diaz, mardi 22 septembre. Avec l'arrestation des "deux terroristes les plus recherchés du moment", celui-ci affirme que l'organisation séparatiste basque est désormais "décapitée".



Quatre interpellations au total

Il s'agit d'une femme, Iratxe Sorzabal, "recherchée depuis au moins dix ans" par la justice en France et en Espagne, et d'un homme, David Pla, "dans la clandestinité depuis 2011", indique un policier français. Deux autres Etarras "de petite envergure" ont également été interpellés en compagnie du couple, chez quelqu'un qui les hébergeait à son domicile. Des faux papiers et des armes, "l'équipement habituel des Etarras", ont été découverts sur place, a-t-elle précisé.
François (Pantxoa) Flores, le propriétaire du gîte de Saint-Etienne-de-Baïgorry où le couple était hébergé compte parmi les personnes interpellées ce mardi. Il avait déjà fait l'objet d'une arrestation en 2007 et purgé une peine de 6 mois de prison. 

Le reportage de René Garat et de Fabien Cordier

Les explications de Ttotte Darguy

durée de la vidéo : 00h01mn37s
©INA

Selon un communiqué (en espagnol) du ministère espagnol de l'Intérieur, l'opération a été menée conjointement par des policiers français et la Garde civile espagnole, en collaboration avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) française.
L'arrestation de deux responsables de l'ETA au Pays basque français par les polices espagnole et française a porté mardi un rude coup à l'organisation
séparatiste basque espagnole, en lente agonie depuis son renoncement à la lutte armée en 2011 et dont moins d'une trentaine de militants clandestins seraient encore en liberté.

Il s'agit d'une femme, Iratxe Sorzabal, "recherchée depuis au moins dix ans" par la justice en France et en Espagne, et d'un homme, David Pla, "dans la clandestinité depuis 2011", a-t-on précisé de source policière française.
"L'arrestation s'est passée sans aucune difficulté", dans un gîte rural situé à la sortie de Saint-Etienne-de-Baïgorry, en pleine montagne pyrénéenne.
Iratxe Sorzabal, 43 ans, ancienne porte-parole de 1997 à 1999 de Gestoras, un nouvement de soutien aux prisonniers basques, a déjà été condamnée à plusieurs reprises à de la prison en France ces dernières années pour son appartenance à ETA. Membre du commando "Ibarla" dans les années 1990, elle est soupçonnée d'avoir participé à de nombreux attentats et plusieurs assassinats.

Elle a eu un fils avec l'ex-numéro un de l'appareil militaire de l'ETA, Mikel Carrera Sarobe, alias "Ata", condamné notamment à la perpétuité en 2013 pour l'assassinat de deux jeunes gardes civils espagnols à Capbreton en 2007.
Iratxe Sorzabal formait avec David Pla, 40 ans, originaire de Pampelune (Navarre espagnole), le "comité exécutif" de l'organisation basque.
Selon le quotidien El Pais, ce sont eux qui avaient annoncé, le 20 octobre 2011, "l'arrêt définitif des actions armées" de l'ETA.

Pour le ministre espagnol de l'Intérieur, qui a annoncé l'arrestation du couple depuis Bruxelles où il arrivait à une réunion de l'Union européenne sur les migrations, ces responsables politiques de l'ETA étaient les "deux terroristes les plus recherchés du moment" par Madrid. "L'appareil politique de l'ETA a été démantelé, décapité avec ces arrestations", s'est-il félicité, estimant que l'organisation était aujourd'hui "un cadavre" auquel "il ne manque plus que le certificat de décès".

Armes et faux papiers 

Deux autres personnes, un Espagnol et un Français, ont été arrêtées lors de l'opération effectuée sous le contrôle de la Section antiterroriste du Parquet de Paris. L'un d'entre eux est le propriétaire français du gîte rural qui aurait caché le couple de l'ETA. L'autre serait un ami qui l'accompagnait et dont l'appartenance à l'ETA doit encore faire l'objet de vérifications.

La perquisition du gîte, une grande bâtisse traditionnelle basque, était toujours en cours mardi après-midi et des armes ainsi que des faux papiers, "l'équipement habituel des Etarras", ont été découverts sur place.

Les quatre personnes arrêtées vont être placées en garde à vue, qui peut durer jusqu'à 96 heures en matière de terrorisme, avant un probable transfert vers le Parquet de Paris.

L'ETA, qui réclame l'indépendance du Pays Basque, est tenue responsable d'au moins 839 morts en 50 ans



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