Depuis une dizaine d'années, le mucilage marin est en augmentation sur les côtes du Pays basque. Cette substance organique visqueuse colmate les filets des pêcheurs, qui dénoncent les déversements d'azote dans l'océan.
Alerte à la prolifération du mucilage marin sur les côtes basques.
Depuis une dizaine d'années, cette substance visqueuse organique, une sorte de "blob", augmente dans les eaux côtières du printemps à l'automne, ce qui n'est pas sans incidence sur l'activité des pêcheurs.
Raréfaction du poisson sur la côte
"Il y a beaucoup moins de poisson" déplore Christophe Domecq, patron pêcheur. "Les derniers fileyeurs s'en vont au thon, il ne reste plus que deux fileyeurs sur la côte, et encore, moi je fais les casiers, et l'autre sort une fois par semaine en mer", regrette-t-il.
Si le phénomène se développe dans les eaux cotières du Pays basque, c'est aussi le cas en Méditerranée, et notamment en Mer Adriatique.
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Mobilisation des pêcheurs
"On demande des analyses, et à ce qu'ils fassent ce qu'il faut pour que toute la merde ne sorte pas des stations d'épuration" poursuit le pêcheur professionnel.
Car ce mucilage, appelé "liga" en basque, prolifère en raison des rejets excessifs d'azote dans l'océan, en provenance de l'Adour et des six stations d'épuration du Pays basque.
Il faut réduire les apports d'azote en milieu côtier
"Il faut aujourd'hui essayer de réduire les apports d'azote en milieu côtier. Les sources d'apport de ces éléments-là sont les cours d'eau et les stations d'épuration, puisque l'urée est une des formes d'azote" souligne Nicolas Susperregui, biologiste du Comité interdépartemental des pêches maritimes 64-40.
Les pêcheurs professionnels demandent donc à la communauté d'agglomération du Pays basque, en charge de l'assainissement, de prendre le problème à bras-le-corps.
"Les techniciens connaissent le sujet, donc qu'ils se mettent au travail. Et surtout, qu'on trouve les causes réelles, les besoins et qu'on investisse là où il faut", réclame Serge Larzabal, président du comité interdépartemental des pêches maritimes 64-40.
→ Regardez le reportage de Reé Garat et Emmanuel Clerc :