Vendredi 15 novembre, Olivier Latchere, propriétaire de la ferme bio Goyhenetxea à Garindein en Soule, amènera ses 2800 poules à l'abattoir. La raison ? De la salmonelle détectée dans les fientes des volatiles. Un coup dur pour l'éleveur, qui ne pense pas continuer cette activité.
Dégoûté, déprimé... abattu. Olivier Latchere a du mal à se remettre de l'annonce qui lui a été faite le 6 novembre dernier. Il doit arrêter sa production d'oeufs bio et euthanasier ses 2800 poules. La cause ? De la salmonelle, détectée dans les fientes de ses volatiles.
Tests positifs
L'éleveur, qui s'occupe avec sa femme Maite Mirassou de la ferme Goyhenetxea à Garindein, dans la Soule, a réalisé un auto-test saniraire le 17 octobre dernier, comme à son habitude. Mais quelques semaines plus tard, la Direction départementale de la Protection des Populations (DDPP) rend un diagnostic inquiétant : les fientes de ses poules seraient contaminées à la salmonelle.Les services vétérinaires ont effectué un deuxième test le 29 octobre dans sa ferme. Le soupçon de salmonelle est confirmé. Et le couperet, tranchant, tombe : suite à un arrêté préfectoral, l'éleveur doit cesser sa production et abattre tout son cheptel. Touché, l'agriculteur fait part de son incompréhension et de sa colère :
Élevage bio et naturel
France 3 Euskal Herri était déjà venu faire un reportage dans la ferme Goyhenetxea, en plein scandale sur les oeufs contaminés au fipronil. Olivier Latchere avait partagé sa façon de faire naturelle avec ses poules. Il était d'ailleurs devenu bio en 2011.Il ne comprend toujours pas comment ses poules ont été contaminées. Selon lui, cela pourrait venir des aliments à base de céréales qu'il achète chez Maïsadour. D'après les autorités sanitaires, cela pourrait aussi venir de rongeurs ou d'oiseaux qui seraient entrés en contact avec les poules. Mais Olivier Latchere veut une réponse claire :
La DDPP nous soutient, les services vétérinaires nous soutiennent... mais aujourd'hui personne ne bouge le petit doigt pour trouver la cause et enrayer ça.
Multiplication des cas ?
D'autant que cette suspicion de salmonelle ne serait pas un cas unique : il affirme que douze autres éleveurs ont été touchés par la bactérie dans les Pyrénées-Atlantiques et les Landes, sept rien que le mois dernier. Quoiqu'il en soit, Olivier Latchere doit envoyer ses poules à l'abattoir vendredi prochain. Il ne pourra pas fournir ses clients : des AMAP, des particuliers, et même des restaurants.
Il n'aura pas droit à un remboursement, car il ne fait pas partie d'un groupement d'agriculteurs bio. Aujourd'hui, l'éleveur est épuisé et déprimé. Il compte même abandonner cette activité pour le moment :
On a tout perdu. Mais on va quand même garder l'énergie qui nous reste pour les autres paysans. Eux, ils doivent exister.