L'inquiétude des marins pêcheurs du Pays basque commence à devenir de plus en plus grande au moment où les prix du carburant augmentent à nouveau. Un énième coup dur pour une filière de la pêche déjà bien touchée par les difficultés économiques.
Sur le port de Saint-Jean-de-Luz Ciboure, les bateaux rentrent de moins en moins souvent du large. Avec la nouvelle flambée des prix du carburant, les sorties deviennent moins rentables. En deux ans, le coût du carburant s'est envolé par trois en plus d'une hausse du coût de l'énergie - comme celle de la glace permettant de conserver les poissons - ou encore celle sur les prix des matériaux de pêche.
Un constat sans appel et une exaspération présente dans l'ensemble des ports français. Face à ces contraintes, les marins pêcheurs s'impatientent tout en voyant leurs ressources diminuer progressivement.
Une impression d'abandon à tous les niveaux
Une étreinte qui ne cesse de se resserrer sur le quotidien des marins pêcheurs. "Le gasoil est désormais dans tous les esprits. Il ne faut pas que cela représente plus de 25% par rapport à la vente brute. Lors de notre dernière sortie de 36 h, on a fait 3 500 € de vente pour 1 500 litres de gasoil à 80 centimes le litre. SI vous faites les comptes, on est plus dans les clous", se désespère Olivier Rospidegaray, patron du bateau "Urtxintxa".
À la coopérative d'avitaillement, l'inflation se ressent également pour les premiers concernés : "Les prix ont explosé par rapport aux augmentations des coûts des matières premières, de l'acier, des coûts de production et de logistique qui sont répercutés par les fournisseurs sur les pêcheurs qui les subissent, reconnaît Patrick Emasabal, directeur de la Coopérative maritime "La Basquaise". Ces mêmes pêcheurs qui ne peuvent pas répercuter à leur tour ces prix sur le produit fini de la pêche, puisque le poisson est meilleur marché à la criée..."
Un secteur de la pêche sous tension
La centaine de pêcheurs du port de Saint-Jean-de-Luz Ciboure, répartie sur une quarantaine de bateaux, voit son avenir être mis à mal à court terme. Pour Serge Larzabal, prisdent du comité interdépartemental pêches maritimes et élevages marins : "La situation nous inquiète fortement, car malgré les aides qui nous ont été octroyées pour compenser la hausse du carburant, cela reste extrêmement limité et plafonné avec 65 000 € sur 3 ans. Donc avec le coût du gasoil et pour certains navires, tout cela ne suffit pas à compenser deux mois d'augmentation."
La France a d'ailleurs fait appel à l'Union européenne pour replafonner ces aides à 400 000 €.