Le parquet de Pau par l'intermédiaire de la procureure de la République a décidé d'ouvrir, jeudi 28 avril, une enquête pour infractions au code électoral concernant les atteintes à la sincérité des scrutins à l'encontre de Jean Lassalle. Le député avait scénarisé son abstention dans le bureau de vote de sa commune, dimanche 24 avril, au second tour de l'élection présidentielle.
Une enquête pénale a été ouverte, jeudi 28 avril, par le parquet de Pau à l'encontre de Jean Lassalle après la mise en scène de son abstention dimanche lors du second tour de l'élection présidentielle, rapporte jeudi France Bleu Béarn Bigorre. Le député des Pyrénées-Atlantiques est poursuivi pour des infractions au code électoral concernant les atteintes à la sincérité des scrutins.
L'ex-candidat du mouvement Résistons ! à l'élection présidentielle avait publiquement déclaré, dimanche 24 avril, devant l'urne du bureau de vote de Lourdios-Ichère dans les Pyrénées-Atlantiques, qu'il allait s'abstenir de voter. La scène avait été filmée et diffusée sur les réseaux sociaux. On le voit se rendre dans l'isoloir, en sortir, puis annoncer devant l'urne que "pour la première fois de sa vie d'homme", il "refuse de participer à ce vote".
Le Conseil constitutionnel a ainsi décidé, mercredi 27 avril, d'invalider tous les scrutins du second tour de la présidentielle à Lourdios-Ichère, la commune où l'élu est inscrit.
Des sanctions passibles d'un an d'emprisonnement jusqu'à l'interdiction du droit de vote
Pour cette action, le député de la 4e circonscription des Pyrénées-Atlantiques est passible d'un procès devant le tribunal correctionnel. Le code prévoit une amende de 15 000 euros et/ou une peine d'emprisonnement, pouvant aller jusqu'à un an. Il pourrait également être inéligible si la procureure en fait un enjeu dans ses poursuites. Son droit de vote peut aussi lui être retiré.
Candidat malheureux à l'élection présidentielle, a demandé "pardon" aux habitants de sa commune de Lourdios-Ichère. Dans une lettre à Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, publiée jeudi sur les réseaux sociaux, Jean Lassalle se dit même prêt à "répondre de (son) acte et à en payer les éventuelles conséquences prévues par la loi : peine de prison, retrait de mes droits civiques, amendes...", pour peu que le Conseil lève ses sanctions contre le village béarnais dont il a été maire pendant quatre décennies.
Au premier tour de l'élection présidentielle, Jean Lassalle a recueilli 3,13% des suffrages exprimés.