Le procès de l'épouvantable meurtre de Mélodie Massé, enceinte de 8 mois, s'ouvre lundi à Pau

Cette jeune femme de 23 ans a été frappée, violée et tuée à Ustaritz, alors qu'elle était à quelques jours du terme de son accouchement. L'accusé, sans domicile fixe de 40 ans, est psychologiquement instable. Un psychiatre avait refusé de l'interner quelques mois plus tôt.

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L'atrocité des faits a marqué les mémoires au Pays basque.
 

Une soirée d'effroi



Ce mercredi 13 septembre 2017, Mélodie, enceinte de huit mois, se repose dans une maison familiale, à Ustaritz.

Son compagnon, Olivier Lespagne, est parti passer un moment avec ses amis. 

Le drame a lieu entre 18 heures et 21 heures.

Cédric Bernasconi est un sans domicile fixe, errant depuis huit ans dans le secteur, entre Anglet et Bayonne.

Il pénètre dans l'appartement pour voler de l'argent, en vue de s'acheter des chaussures, déclarera-t-il plus tard. C'est alors que Mélodie le surprend.

La suite n'est que violence et atrocité. Il la frappe violemment au visage, la baillonne, attache ses pieds et ses mains, lui bande les yeux puis la viole. Le rapport d'autopsie révélera un traumatisme crânien, une fracture du nez et une mort par asphyxie. Sa petite fille à naître ne survivra pas.

Comble de l'horreur, Cédric Bernasconi prend le temps de faire un café et de boire un whisky avant de déguerpir.

Quand Olivier, le compagnon de la jeune femme, rentre aux alentours de 21h30, il découvre l'effroyable drame.
 

Un marginal très agressif



Le maire d'Anglet, Claude Olive, connaissait l'individu, signalé de nombreuses fois auprès de la police municipale. 

"J'avais des plaintes de riverains,  [...] pour des menaces verbales mais aussi physiques. Cela m'avait amené à demander un internement d'office" nous avait-il affirmé trois jours après l'interpellation du suspect

Le directeur d'un supermarché, où Cédric Bernasconi avait été repéré quelques jours après le drame, évoquait un homme "énervé, excité, il s'est pris pour dieu [...] et a dit a une cliente "je vais te manger" a-il témoigné.

Le psychiatre, chargé du suivi de l'accusé, souffrant d'importants troubles psychologiques, de schizophrénie et placé sous curatelle renforcée, n'avait pas accepté l'internement d'office réclamé par le maire d'Anglet.

"Peut-être qu'on aurait pu éviter ce drame" regrette l'élu basque qui espère que des leçons soient tirées.
 

Altération du discernement 



Cédric Bernasconi était arrivé dans la région en 2009 après trois années passées en internement psychiatrique en Haute-Savoie d'où il est originaire.

Le rapport des experts psychiatres a conclu à une altération du discernement au moment des faits mais pas à une abolition. 

Condamné à plusieurs reprises pour des faits de vols et de dégradation, son ADN figurait au fichier national des empreintes génétiques. C'est ainsi qu'il a pu être identifié et interpellé quatre jours après le meurtre.
 

Une famille dévastée



Quatre personnes sont se portées parties civiles dans cette affaire. Son compagnon et sa famille proche qui est de Béziers.

Mélodie Massé suivait ses études d'infirmière à l'Institut de Soins Infirmiers Bagatelle de Talence, près de Bordeaux. 

Elle avait passé une partie de son enfance à St-Jean-de-Luz où ses amis évoquent une jeune femme douce, gentille et à l'écoute des autres. 

Ses pages facebook et instagram ont été maintenues en sa mémoire. Il est simplement mentionné"nous espérons que les personnes qui aiment Mélodie trouveront du réconfort en consultant son profil pour célébrer sa vie" 
 


Ses obsèques s'étaient déroulées dans une stricte intimité.

Cédric Bernasconi comparaîtra pour meurtre et viol sur une personne vulnérable mais aussi pour récidive de vol dans un local d'habitation. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Son procès, qui s'ouvre ce lundi 23 septembre devant les Assises des Pyrénées-Atlantiques à Pau, devrait durer cinq jours.

La partie civile demandera le huis-clos dès l'ouverture de l'audience.

 

Le rappel des faits par notre journaliste Gilles Coulon.
 
Cette jeune femme de 23 ans a été frappée, violée et tuée à Ustaritz, alors qu'elle était à quelques jours du terme de son accouchement. L'accusé, sans domicile fixe de 40 ans, est psychologiquement instable. Un psychiatre avait refusé de l'interner quelques mois plus tôt. ©France 3 Nouvelle-Aquitaine

 
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