A Mauléon, dans les Pyrénées-Atlantiques, un projet d’atelier d’espadrilles divise élus et fabricants. La mairie veut développer un grand site de visite et production d’espadrilles. Les producteurs locaux dénoncent une concurrence déloyale.
L’espadrille sème la discorde. A Mauléon-Licharre, un projet d’atelier d’espadrilles divise élus et fabricants. La communauté de commune Soule, aujourd’hui dissoute, a validé en décembre la création d’un atelier dans les anciens locaux d’Etché Sécurité, près de l’église. Une sorte de vitrine pour la capitale souletine, et sa chaussure phare.
"On veut faire connaître l’espadrille de Mauléon, faire venir des touristes en Soule", défend Dominique Boscq, président de l'ancienne communauté de communes Soule-Xiberoa.
Les élus espèrent au moins 20.000 visiteurs par an et des retombées économiques pour toute la filière. Et pourtant, les principaux fabricants regroupés au sein de l’association « Sous l’espadrille » s’y opposent. Ils redoutent une concurrence déloyale.
"Ils veulent faire un atelier d’espadrille avec la démonstration et l’historique de l’espadrille. Cela ne nous dérange pas. Mais ce qui nous embête particulièrement, c’est qu’ils veulent en vendre. Sur les cinq artisans, nous sommes quatre à vendre directement au public qui vient à Mauléon. Donc si les gens viennent voir cet atelier, ils ne viendront plus nous voir. Et le comble, c’est que cela sera financer avec de l’argent public", s’indigne Sandrine Lasserre, gérante de la société Prodiso.
L’atelier en question devrait produire en moyenne 30.000 semelles et 5.000 paires d’espadrilles par an. Il devrait voir le jour dans deux ou trois ans. D’ici là, élus et producteurs arriveront peut-être à marcher dans le même sens.