Sylvain Jouanneau comparaît pour enlèvement et séquestration de mineur. Son fils Mathis est introuvable depuis septembre 2011. Ce maçon de 41 ans, converti à l'Islam, dit l'avoir confié à des tiers et ne pas pouvoir parler pour protéger son enfant. C'est tout.
Sylvain Jouanneau, le père du jeune Mathis dont on reste sans nouvelle depuis septembre 2011, n'en dit pas plus depuis son arrestation il y a trois ans et demi. Juste que son fils est "en sécurité" avec des personnes en lesquelles il dit avoir "toute confiance", et que "(ses) frères musulmans" prendraient en charge l'avenir de Mathis
Divorcé de la mère de son fils, il s'est converti à l'islam et marié religieusement au Maroc.
Le week-end du 10 septembre 2011, alors qu'il a la garde de Mathis, il lui dit que sa mère et son compagnon sont morts dans un accident de la route et l'emmène vers le pays basque où résident ses parents.
Plus aucune trace de l'enfant depuis. La police retrouvera la voiture vide de Sylvain Jouanneau au bord de l'Adour à 5 km de Bayonne. A l'intérieur les enquêteurs trouvent des preuves d'achat de livres sur l'enseignement du Coran destiné aux enfants.
"Est ce quelque chose de sincère (sa conversion à l'islam) ou est ce pour faire croire qu'il a envoyé Mathis dans un pays musulman ?" s'interroge l'avocate de Nathalie Barré, la maman.
Le père a été interpellé 3 mois après la disparition de Mathis, le 9 décembre 2011, dans un village du Vaucluse, "seul" et "sale comme quelqu'un qui vit dans des conditions précaires".
L'enquête, internationale, a suivi différentes pistes, dont celle des sectes.
Devant les Assises de Caen
Lors de ce procès, qui s'ouvre ce matin devant les Assises de Caen, Sylvain Jouanneau en dira t-il plus sur la disparition de son fils ? "Où est-il? Après trois ans d'incarcération il ne peut pas le dire, il n'en sait rien" déclare son avocate.Il souhaiterait surtout orienter les débats sur les raisons de son acte. Il "attend avec impatience ce procès pour montrer qu'il n'est pas mutique". Mais "je pense qu'il ne souhaite pas" dire à qui "il a confié" l'enfant "parce
qu'il n'a pas envie d'envoyer des gens qui lui ont fait confiance derrière les barreaux", avance son avocate Véronique Demillière.
Selon le parquet, il est possible qu'il ait tué l'enfant, "animé" d'un désir de "vengeance" envers son ex-femme. Il a été vu par des témoins dans le sud de la France, toujours seul.
Ce maçon de 41 ans, qui a effectué plusieurs séjours en hôpital psychiatrique, comparaît pour enlèvement et séquestration de mineur et menaces de mort sur une ex-compagne et deux de ses proches.
Une information judiciaire distincte, ouverte contre X pour meurtre en avril 2013, est toujours en cours. Car le mystère reste entier.
Le procès devrait durer toute la semaine. Sylvain Jouanneau encourt 30 ans de prison.