C'est sur les hauteurs de Saint-Jean-de-Luz à 1,5 km de l'Océan qu'une piscine à vagues artificielles pourrait voir le jour. Le projet privé est porté par l'entreprise d'équipements de surf, Quiksilver et soutenu par la mairie. Mais il soulève de vives oppositions.
Ce serait un complexe touristique et économique comprenant une piscine à vagues, un espace de vente, un bar, une brasserie, un hôtel de "3 ou 4 étoiles et des bureaux. Un "surf parc" qui pourrait se construire dans la zone d'activités Jalday. Le terrain de 7 hectares appartient à la mairie et à Quiksilver, l'entreprise d'équipements de surf. Il est désormais constructible. La Communauté d'agglomération Pays Basque a révisé le PLU, le 22 février dernier et aggrandi la zone d'activités.
L'opposition municipale, Herri Berri a toujours été contre ce projet. Elle a lancé une pétition en ligne dénonçant ce "méga projet, qui a toutes les caractéristiques d'un "Grand Projet Inutile et Imposé". Activée le 17 juillet dernier, la pétition a dépassé le cap des 2700 signatures.
La piscine à vagues aurait une longueur de 155 m et un volume d'eau de 25 000 m³, soit l'équivalent de 10 piscines olympiques.C’est un projet qui coche toutes les aberrations écologiques, environnementales, une piscine à vagues équivalent à dix piscines olympiques, un hôtel de 100 chambres et à côté le marchandising, boutique à surf …
Des chiffres qui agacent Surfrider Europe. Dans un communiqué datant du 15 juin, l'association écologiste se positionne contre :
"Nous sommes bien conscients de la valeur ajoutée de tels équipements pour l’entraînement et le perfectionnement de nombre de surfeurs, mais nous sommes contre le développement de ces vagues artificielles. Ce sont des projets à vocation principalement économique et récréative, dont on peut largement questionner la pertinence, qui plus est quand l’implantation de ces structures est relativement proche de l’océan, à proximité de vagues naturelles".
L'association met en avant la quantité d'eau et d'énergie nécessaires pour faire fonctionner ces piscines souvent construites sur des zones à vocation agricole ou naturelle.
La République en Marche, elle, s'interroge sur l'intérêt économique du projet :
Il y a encore un peu d’opacité. On nous parle d’une piscine à vagues conséquence, 155 m de long mais aussi d'un hôtel, de bureaux. Quelle est l'emprise au sol ? On ne sait pas grand-chose. Monsieur le maire nous dit que ce projet sera générateur d’emplois. Soit mais combien ? Et est-ce que ces emplois seront destinés à la population locale ?
La mairie n'a pas donné suite aux demandes d'interview de notre équipe.
Mais à Médiabask, le cabinet du maire Jean-François Irigoyen, a envoyé la réponse suivante :"il s'agit de continuer à accompagner le développement de l'emploi et des entreprises innovantes sur Saint-Jean-de-Luz et le Pays Basque en général"...."Ce projet est évidemment porté par des amoureux du surf et de la nature". Jean-François Irigoyen se défend de faire "n'importe quoi". "La révision du PLU 'sanctuarise' de nombreux espaces boisés classés et recrée de nombreux hectares de terres agricoles".
Il argumente également que cette piscine serait accessible toute l’année et plus sûre que des spots naturels saturés.
?"Nos enfants apprennent à nager à la piscine alors que l'océan est à côté" : argument du Maire de #saintjeandeluz ,Jean-François Irigoyen, en faveur du projet de #surfpark (piscine à vagues artificielles) à #donibanelohizune.https://t.co/PIj0tkWIZk
— HERRI BERRI (@HerriBerri64500) July 23, 2020
Le complexe pourrait accueillir jusqu'à 100 000 personnes par an.