Environ 150 familles de gens du voyage se sont installées à Ciboure le 9 juin 2023, malgré le refus de la mairie. Si la communauté pointe l'absence d'aires d'accueil sur le Pays basque, la mairie de Ciboure, elle, appelle l'État à prendre ses responsabilités.
C'est vers 16 heures, vendredi 9 juin 2023, que 200 caravanes ont débarqué sur la plaine des sports de Ciboure. Malgré les tentatives de négociation de la mairie, les gens du voyage se sont installés "de force", selon Eneko Aldana-Douat, le maire de Ciboure. Ce dernier a lancé une procédure d'expulsion qui prendra une dizaine de jours. En face, la communauté pointe le manque d'aires pouvant les accueillir.
Une installation forcée
"On a été avertis entre 11 h 30 et 12 h, le jour même de l'arrivée de gens du voyage sur Ciboure, raconte Eneko Aldana-Douat. Les services techniques de la mairie avaient pu installer des machines pour bloquer l'accès. On a discuté durant quatre heures pour tenter de trouver une solution, car nous n'étions pas en mesure d'accueillir 200 caravanes." La mairie leur avait proposé une solution de repli dans les Landes.
Cela nous arrive d'accueillir des groupes que l'on connaît d'une soixantaine de caravanes, mais là, 200, ce n'était pas possible.
Eneko Aldana-Douat, maire de Ciboure
Mais cette solution ne convient pas aux 150 familles. "Ils ont fini par s'imposer en bougeant les machines", assure le maire. Ce dernier a lancé une procédure d'expulsion, qui devrait aboutir en une dizaine de jours. En face, la communauté des gens du voyage installée assure qu'elle sera partie avant. "On a un accord avec le maire, nous n'avons pas pris le stade d'honneur, les voitures sont bien garées. On a donné notre parole qu'on partait lundi matin, donc lundi matin [le 19 juin] à 10 heures, il n'y aura plus personne", promet Charles Caplot Norton, pasteur de la communauté.
Des aires d'accueil insuffisantes
Ce dernier explique que les gens du voyage n'ont pas le choix au Pays basque. "Les aires de grand passage, malheureusement, il n'y en a pas assez. La plupart du temps, elles sont très mal situées, à côté des lignes de chemin de fer, c'est très dangereux", pointe Charles Caplot Norton. En effet, au Pays basque, le schéma départemental d'accueil des gens du voyage n'est pas respecté. Mais de nouvelles aires devraient ouvrir dans les prochaines années.
Pour le maire Eneko Aldana-Douat, cela ne règlera pas tout. "Même si on se met en conformité, imaginons qu'il y ait 3 ou 4 groupes de 200 caravanes en même temps, ce sera insuffisant. L'État devra aussi prendre ses responsabilités et ne pas abandonner un maire face à 200 caravanes", dénonce l'édile. Au Pays basque, seules les communes de Saint-Jean-de-Luz et de Saint-Pée ont une aire d'accueil de gens du voyage.