Les salariés du site Sanofi de Mourenx appelés à débrayer pour dénoncer leur exposition aux rejets toxiques

Les salariés du site Sanofi sont appelés à débrayer ce mardi 18 juin. La CGT réclame une prise en compte, par la direction, de leur exposition à la substance active de la Dépakine ainsi qu'aux composés organiques volatiles.
 

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Ils se savent exposés et demandent à leur direction d'en tenir compte. Depuis ce mardi, les salariés de l'usine Sanofi de Mourenx, dans le Béarn, sont en grève. Ils répondent à un appel de la CGT qui les invite à participer à des débrayages de deux heures, à des horaires variables en fonction des postes occupés.
 


 

Tests positifs à la Dépakine

Ce mouvement de grève intervient moins de trois mois après que deux études successives ont révélé la présence de valproate de sodium, la substance active de la Dépakine, dans des prélèvements réalisés sur des salariés.

Onze salariés, sur les 64 que comprend le site, et occupant des postes distincts, avaient de la Dépakine dans le sang au moment du test.
L'étude, commandée par l'industrie pharmaceutique et réalisée au CHU de Limoges avait détecté des valeurs comprises entre 0,11mg et 0,22 mg/l, inférieures au seuil d'effet sanitaire fixé à 5mg/l.
 

Rejets toxiques

Mais pour la CGT, la question se pose sur l'exposition des salariés avant que ces tests ne soient réalisés. Car ceux-ci datent de 2019. Quelques mois plus tôt, en juillet 2018, Médiapart révélait que l'usine de Mourenx avait rejeté des composés organiques volatils dans des quantités atteignant jusqu'à 190 000 fois la norme autorisée. S'en était suivi un arrêt de la production et une remise aux normes du site.


"On a tout mis en œuvre pour limiter l'exposition de la population et des salariés depuis cette alerte, et pourtant, on retrouve du valproate chez quelques salariés, rappelle  la CGT.
Mais alors, qu'en était-il avant ? Personne ne le sait, aucun test n'a été réalisé sur cette période", rappelle un représentant du syndicat.


Déjà, au moment des révélations sur ces déchets toxiques, la CGT avait réclamé la création de fiche d'exposition aux rejets toxiques pour les salariés.
  

Demande de suivi

"On nous refuse tout suivi, poursuit la CGT. Pourtant, sur le site d'Amilly (Loiret), d'autres salariés du groupe en charge du conditionnement ont un suivi. A Mourenx, on fabrique le principe actif en vrac, et on a rien. Pourquoi eux y ont droit et pas nous ?"

La CGT demande à ce que l'exposition des salariés du site soit prise en compte dans le départ en retraite et réclame un départ anticipé pour cinq années d'exposition pour le personnel "posté" qui travaille aux 3/8, ainsi qu'un an d'anticipation pour les salariés employés en journée.


Le mouvement de grève, sous forme de débrayage, est reconductible.  Contactée, la direction n'a pas donné de suite à notre demande d'interview.
 
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