Alors que le Sénat doit adopter ce mardi, après l'Assemblée nationale, le projet de loi Santé porté par Agnès Buzyn, une intersyndicale appelle à une grève générale dans les hôpitaux pour protester contre le manque de moyens, comme au CHU de Bordeaux, les CH de Libourne, Agen-Nérac et Pau.
C'est un mouvement sans précédent. Depuis deux mois les services d'urgences sont en crise et tente de le faire savoir, de faire réagir leur ministre de tutelle.
Car les urgences c'est un peu le coeur du réacteur de notre société. Et depuis quelques temps, c'est tout un système qui est à remettre en question dans la plupart des établissements en France et en Aquitaine par manque de moyens.
Les personnels sont exsangues et les erreurs s'accumulent... Et beaucoup de professionnels commencent à jeter l'éponge.
A Pau
Ce mardi, un rassemblement était organisé à 11h devant les urgences du centre hospitalier et les grèvistes ont défilé autour de l'établissement. Durant la grève, les opérations non urgentes ont été reportées mais la continuité des soins et la sécurité des patients sont assurés.Le personnel hospitalier en grève entend ainsi dénoncer la situation aux urgences du Centre Hospitalier de Pau, mais aussi sur l’ensemble de l’établissement. Ils dénoncent le manque récurrent de postes, la fermeture de lits dans l'hôpital alors que, dans le même temps, on assiste à une augmentation du nombre de patients.
Infirmiers, aide-soignants et médecins des urgences sont sur la même longueur d'ondes, malheureusement.
Ici, on partage le même sentiment d'abattement, d'épuisement, de ne pas remplir sa véritable mission.
Ecoutez Aurélie Mogaadi, Infirmière de nuit Urgences Hôpital de Pau.
(E.Daycard/B.Bracot)
A Libourne
Au CH Robert Boulin, les personnels soignants des urgences débrayeront entre 13 et 15h et appellent à un rassemblement devant l'hôpital.Ici aussi, le manque de moyen, de personnel rend le travail des infirmiers, des médecins, insupportable dans un contexte déjà stressant de l'exercice de la médecine que sont les urgences.
Les services des urgences comptait jusque là 18 médecins mais 5 vont quitter les urgences à cause des conditions de travail "qu'ils ne supportent plus".
Un manque de moyens et des procédures qui confinent à l'absurdité quand à force de fermer des lits, de favoriser l'ambulatoire, on maintient les patients aux urgences, dans les couloirs. On parle aussi des bînomes d'infirmiers, notamment la nuit, qui ne sont pas toujours respectés et des problèmes d'insécurité...