Le service des urgences du centre hospitalier Agen-Nérac en grève illimitée

Depuis ce jeudi minuit, le service d'urgence du centre hospitalier Agen-Nérac est en grève illimitée. Les soignants dénoncent le manque de personnel, et la surcharge de travail qui en découle.
 

Ils n'en peuvent plus. Médecins, infirmiers, aide soignants, agents d'accueil… Au centre hospitalier d'Agen Nérac, le personnel est à bout. Depuis ce jeudi minuit, ils sont en grève. Tous continuent d'assurer les soins, mais manifestent leur mécontentement, lors de rassemblements ou de petites mobilisations dans le hall d'accueil.

Manque d'effectifs, manque de moyens... la situation est intenable, explique Maryse Prebis-Pinsolle, de la CGT"Les gens sont usés, ils comblent le sous-effectif en effectuant des heures supplémentaires et n'ont plus le temps de se reposer. Ils doivent revenir sur leur temps de repos, et ne peuvent même pas prendre leurs congés".
 

Quatre aide-soignants sur six en arrêt maladie

Le manque d'aide-soignant(e)s est particulièrement criant, assure-t-elle. "Sur les six personnes que le service comprenait, il n'en reste que deux, les autres sont en arrêt-maladie. La direction nous a promis de recruter, mais ces personnes ne sont toujours pas là", déplore-t-elle. 

Conséquence de ce sous-effectif : les infirmiers et infirmières passent plus de temps sur un patient, augmentant ainsi le temps d'attente. "Quand une infirmière est occupée à déshabiller un patient par qu'il n'y a pas d'aide-soignante pour l'aider, elle n'est pas en train de poser une perfusion. Et pendant ce temps, les patients, et leurs familles doivent attendre…."

Les patients sont les premières victimes de ces défaillances, assure Céline Le Berre, également membre de la CGT du centre hospitalier. "Il n'y a pas assez de personnel pour assurer une présence à l'accueil 24/24h. Mais si un personnel soignant est à l'accueil pour orienter les patients, il n'est pas dans le soin". 
 

Ces restrictions et cette réorganisation se font au détriment des patients, de leur famille et des soignants


Le syndicat assure que plusieurs cas de burn-out ont été recensés, mais non reconnus comme des accidents du travail. Par ailleurs, la situation entre les patients et les familles, contraints de patienter plusieurs heures, et les soignants débordés peut parfois générer des tensions.

"On a un cahier de revendications. Dernièrement, un monsieur âgé de 80 ans a écrit qu'il avait dû patienter cinq heures et demi avant d'être pris en charge. C'est du jamais-vu ! "

Dans ce reportage, nos reporters Jean-Michel Daguenet et Benoît-Pierre Morin sont allés à la rencontre du personnel de l'hôpital d'Agen :
 

 

Mouvement national

La grève initiée par l'hôpital lot-et-garonnais trouve un écho national, alors que 80 services d'urgence sont en grève en France et qu'une manifestation rassemblant infirmiers et aides-soignants est prévue ce jour à Paris.

Ce jeudi, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, présente au congrès des urgentistes a reconnu la "détresse" des urgentistes. Elle a annoncé une mission nationale chargée de se pencher sur l'adaptation "des urgences aux nouveaux besoins de santé".
 
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