A une semaine du début des vacances scolaires, les professionels du tourisme s'interrogent encore sur le nombre de touristes qui séjourneront en Nouvelle Aquitaine. Pas facile de se projeter quand l'incertitude demeure sur un possible durcissement des mesures sanitaires.
Treize millions de Français ont voyagé en février 2020. Mais combien seront-ils cette année à partir en vacances, et notamment en France, en raison de la crise sanitaire et d'un possible reconfinement ?
Si les stations de ski ont déjà fait une croix sur la haute saison en raison de la fermeture des remontées mécaniques, ailleurs dans notre région les professionnels du tourisme se demandent bien si les vacanciers seront au rendez-vous.
En Gironde, dans les 14 communes de la côte médocaine réunies sous la bannière Médoc Atlantique, les indicateurs de fréquentation ne sont pas au beau fixe et sont bien inférieurs à ceux de l'an passé.
Le taux d'occupation prévisionnel en février est actuellement de 1,8 %. Il était de 11 % en février 2020 dans les locations de vacances et les résidences secondaires.
Ce taux prévisionnel est calculé à l'aide d'un outil qui centralise les réservations sur la côte médocaine. Il n'englobe pas celles des quelques hôtels restés ouverts comme à Lacanau, au Verdon ou à Soulac. Les campings sont quant à eux fermés.
L'espoir de la "dernière minute"
Si l'Office de tourisme constate une hausse récente des annulations de réservation, il compte toutefois sur les séjours de dernières minutes en fonction des mesures sanitaires qui seraient annoncées.
Pour Noël, on a connu un taux d'occupation de 50 % ! Nous sommes une destination "nature". Avec 120 km de plages, nos grands espaces séduisent en période de restrictions sanitaires. Et pas mal d'activités sont possibles en février, en centre équestre par exemple ou pour pratiquer du golf.
On se tient prêts à Arcachon
A l'Office de tourisme d'Arcachon, là aussi, c'est l'attente. Après une bonne fréquentation durant la seconde semaine des vacances de Noël, il n'y a plus de réservations aujourd'hui pour février.
Aujourd'hui, les demandes à l'Office de tourisme portent sur les vacances de printemps et même celles de l'été prochain. Mais pas pour février. Dans l'esprit des gens, ce n'est pas réalisable. On peut espérer maintenant des séjours de dernières minutes, du tourisme de proximité ou des vacanciers en provenance de Paris grâce à la LGV. Depuis des mois, on a testé notre capacité d'adaptation. On se tient donc prêts.
Annulations en cascade au Pays basque
Comme en Gironde, l'incertitude autour d'un possible renforcement des mesures sanitaires complique la donne au Pays basque.
Beaucoup de réservations ont été annulées. On compte maintenant sur des séjours de dernière minute en famille en fonction des restrictions de déplacements annoncées. Ou des visiteurs de proximité. De toute façon, l'offre hôtelière est très réduite pour février après un Noël assez catastrophique dans nos hôtels.
En février, le Pays basque n'est pas habituellement une destination phare, rajoute Isabelle Forgé. Cela dépend de la météo et du report de fréquentation des stations pyrénéennes s'il n'y a pas assez de neige.
Maintenant, on se projette sur les vacances de printemps, en espérant que les restaurants pourront rouvrir et qu'il n'y aura pas de restrictions de déplacements.
Notre carte interactive des hôtels qui restent ouverts dans le #paysbasque pendant le confinement, pour les déplacements professionnels ➡️https://t.co/9zXYIkFeNF pic.twitter.com/w3uBipDfRq
— En Pays Basque - Euskal Herrian (@OT_PaysBasque) November 10, 2020
Hiver noir dans les stations pyrénéennes
Février est habituellement le mois clé de la saison des sports d'hiver. La fermeture administrative des remontées mécaniques (jusqu'à nouvel ordre) fait craindre un hiver noir pour l'économie de nos montagnes.
A deux jours des vacances, l'opérateur N'PY (qui regroupe l'offre commerciale de sept stations pyrénéennes dont Gourette et la Pierre Saint Martin en béarn) scrute le nombre de réservations.
En général, au mois de février, nous sommes quasi complets durant les vacances. Pour l'heure, on en est loin, même si on constate par exemple 40 à 50 % de réservations encore à Cauteret (l'une de nos destinations). On est dans l'attente. Mais, comme pour Noël, nous sommes prêts à accueillir des vacanciers.
N'PY compte sur le succès du ski nordique, de la randonnée ou des raquettes pour maintenir une activité dans les stations, malgré la fermeture des remontées mécaniques et celle des restaurants.
Au lieu de descendre les pentes, les moniteurs vont les remonter ! On propose des cours, des sorties accompagnées, du ski nordique ou encore des balades en traîneau. Les gestes barrières seront appliqués selon les opérateurs et les circonstances pour garantir une sécurité sanitaire.
Malgré cela, les pertes financières s'annoncent colossales pour le secteur économique de la montagne. Ainsi, 40 % du chiffre d'affaires des stations de Gourette et de la Pierre-Saint-Martin devraient s'envoler en raison de la fermeture des remontées mécaniques. Olivier Grosclaude, directeur de l'EPSA (l'établissement public gestionnaire des deux stations béarnaises) annonçait déjà une perte prévisionnelle de 9 millions d'euros au lendemain de la prolongation de la fermeture des remontées mécaniques par l'Exécutif.