"Le pari est réussi, c'est le rêve absolu: on est finishers du Dakar", s'est félicité le Châtelleraudais amputé des quatre membres Philippe Croizon, après avoir terminé son premier Dakar samedi.
"On est heureux, on va à Buenos Aires, c'était l'objectif principal", a-t-il réagi à l'arrivée de la dernière spéciale, à Rio Cuarto, encore aux commandes de son buggy, le visage mangé par une barbe de trois jours et les yeux rougis par les larmes.Les douze jours et les 8800 km de course, entre Asuncion (Paraguay) et Buenos Aires (Argentine), n'ont rien épargné au pilote débutant, qui termine à la 49e place, à 52 h 44 min 26 sec du vainqueur Stéphane Peterhansel.
Quelques impressions d'un finisher qui savoure l'objectif rempli !#Dakar2017 pic.twitter.com/c6FQZAonCG
— Croizon #Dakar2017 (@PhilippeCROIZON) 15 janvier 2017
"Tous les jours, on a eu des galères sans nom" a raconté le Châtelleraudais qui a également connu des pannes à chaque étape.
C'était tout le temps. (...) on a fait trois journées marathon sans se laver, sans rien, à dormir à côté de la bagnole
"C'est tellement dur, tellement violent, le froid, l'altitude, le chaud... Mais j'ai la chance d'avoir un copilote extraordinaire (Cédric Duplé, ndlr) (...) A chaque fois qu'on tombait en panne, on se remotivait ensemble. C'était dur mais c'était très fraternel."
Plus dur, d'après lui, que ses précédents défis: traverser la Manche puis relier les cinq continents à la nage, en passant par quatre détroits.
Je savais ce que c'était que d'endurer le chaud, le froid, mais là c'est le moral qui en prend un coup. Tu tombes en panne, tu n'en peux plus, tu es dans le noir, plein de poussière, tu as faim, tu as soif
a-t-il listé. "Et puis il faut rester concentré. (...) Il ne faut pas que tu vides ton cerveau, il faut que tu sois concentré à 100% tout le temps".
Philippe Croizon affirme n'avoir, malgré tout, pas envisagé abandonner: "Je crois que c'est ça, un Dakar, tu as des moments de joie, des moments de plénitude et des moments où tu craques, tu pleures, des moments de doute, énormément de moments de doute, mais renoncer, jamais. Non, on veut aller au bout." Mieux, il pourrait même rempiler, assurant avoir déjà "deux ou trois pistes".