Alors que l'entreprise doit fermer fin juillet faute d'offres sérieuses de reprise, les salariés des Fonderies du Poitou fonte bloquent les expéditions de carters à destination de Renault. Ils veulent mettre la pression sur le groupe pour obtenir de meilleures primes de licenciement.
20.000 euros de prime supra légale, c'est trop peu pour les 290 salariés des Fonderies fonte à Ingrandes dans la Vienne. 20.000 euros, c'est ce que Renault le principal client de l'entreprise désormais en liquidation judiciaire, a décidé d'accorder aux salariés qui perdront tous leur emploi à la fin du mois de juillet. Une promesse assortie d'une condition : pour toucher les 20.000 euros, la production devra se poursuivre jusqu'au dernier jour. Pour les syndicats et les salariés, c'est un chantage inacceptable. C'est la raison pour laquelle ils ont décidé de bloquer les expéditions.
Les carters, on va les faire, on va faire ce qu'on va pouvoir, ce que l'ensemble des salariés va pouvoir faire et on va les mettre dans ce magasin et on va les stocker. On ne va pas les envoyer, on va les bloquer et on fera venir un huissier pour constater ce qu'on a fait. Et on va dire à Renault, voilà vos pièces, si vous les voulez, vous faites le chèque sinon les carters ils seront sur la route.
Un chantage en retour, assumé par les salariés et les syndicats "On fera chier tout le monde, comme Renault nous a fait chier, comme Liberty nous a fait chier, comme l'État nous a fait chier. C'est vulgaire je sais, mais dans 15 jours, il y a 290 copains qui vont perdre leur emploi, c'est inadmissible".
Les syndicats de leur côté réclament au minimum 27.000 euros, c'est ce qui avait été versé lors de la dernière vague de départ.
Qu'est-ce qu'une prime supra-légale ?
C'est une prime négociée entre les salariés et leur employeur dans le cadre d'un licenciement. Elle vient en plus des indemnités de licenciement prévues par la loi. Le calcul de l'indemnité de licenciement se fait à partir du nombre d'années d'ancienneté. Elle ne peut être inférieure au quart du salaire mensuel multiplié par le nombre d'années d'ancienneté. La prime supra-légale arrive donc après ce calcul.
La prime supra-légale est assimilée à un salaire, ce qui signifie qu'elle est soumise aux cotisations sociales et à l'impôt. Elle entre également en compte dans le calcul du délai de carence pour les indemnités chômage. Plus la prime est élevée, plus le délai sera long. Dans le cas d'un licenciement économique le délai est fixé à 75 jours.