À Naintré, une presse industrielle centenaire cherche repreneur

Une presse industrielle construite aux Etats-Unis il y a 101 ans cherche une nouvelle place après des années de bons et loyaux services dans une entreprise de Naintré, près de Châtellerault, dans la Vienne.

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Cette énorme machine jaune de 40 tonnes arrive en fin de vie plus de cent ans après sa construction. Il s'agit d'une presse industrielle construite au début du XXe siècle aux Etats-Unis, qui termine aujourd'hui sa carrière dans une entreprise de Naintré, près de Châtellerault, dans la Vienne. Un héritage monumental trop lourd à porter pour son nouveau propriétaire, Michaël Cornuau.

J'ai racheté l'entreprise en 2020, et depuis cet été on a entamé une étape de transformation, on essaye de gagner de la place et de nettoyer un peu tout l'historique parce qu'on est sur un vieux site industriel. Aujourd'hui, avec cette presse, on fait 25 pièces à l'année, et par rapport à la place occupée dans l'usine elle n'a plus de rentabilité.

Michaël Cornuau, président de Brionne Industrie

La presse à embosser (ou à emboutir) de 101 ans serait arrivée dans l'entreprise à la fin des années 70 ou au début des années 80. Mais aucune preuve ne peut l'attester. "On cherche à savoir l'origine de sa venue ici. Les plus anciens opérateurs l'ont toujours connu ici depuis 1995, beaucoup me disent qu'elle aurait pu servir à la manufacture d'armes, il y en avait trois identiques, mais on n'a plus aucune trace", explique Michaël Cornuau.

Des générations de métallurgistes, comme Patrice Monange, ont pris les commandes de cette machine monumentale. "Il n'y a pas de numérique sur cette pièce-làtout se fait avec de grosses clés de réglage", explique le technicien responsable d'atelier. Mais pour fabriquer ces pièces de cockpit d'avion, le plastique a remplacé l'acier : la machine de 1919 n'a plus sa place au XXIe siècle.

L'ancienne manufacture d'armes est intéressée

Plutôt que de s'en débarrasser, son propriétaire lui cherche une nouvelle place. Le patron assure être attaché au patrimoine industriel local : "je préférerais en faire don plutôt que de la ferrailler, ça me fendrait un peu le coeur". Un don qui pourrait bien intéresser les défenseurs du patrimoine industriel local, comme l'association des anciens de la manufacture d'armes de Châtellerault. Car la machine a peut-être déjà fabriqué là-bas des douilles d'obus.

En voyant cette machine, ça m’a fait penser aux temps modernes de Charlie Chaplin. Il faudra voir si on peut la conserver comme patrimoine, et comment, mais c’est vraiment un monument. En tout cas, on est prêts à mettre les mains dans le cambouis pour nettoyer une autre machine parmi celles qu'il y a dans Le Grand Atelier, et pour qu'elle continue à vivre.

Georges Guillon, président de l'association Manu Chatel

Mais avant d'accepter l'offre, l'association devra retrouver des preuves administratives pour authentifier la machine et collecter des témoignages d'anciens utilisateurs pour vérifier son utilité d'antan.

 

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