Corinne Lepage ancienne ministre de l'Environnement était l'invitée du 19/20 de France 3 Poitou-Charentes, jeudi. L'avocate de l'association Agir A10 a annoncé qu'elle allait déposer un référé-suspension des travaux, en plus du recours en annulation contre l'arrêté de déclaration d'utilité publique.
Corinne Lepage, avocate de l'association Agir A10 et ancienne ministre de l'Environnement, a déposé en janvier dernier, au nom de l'association Agir A10, un recours devant le tribunal administratif d'Orléans. Elle réclame l'annulation de l'arrêté de déclaration d'utilité publique de l'élargissement à 2X3 voies de l'A10.
"L'étude d'impact a triché"
Pour l'avocate, l'étude d'impact environnementale a minimisé les nuisances, notamment la pollution et le bruit. Et le projet retenu, dont les travaux commencent en mars en Indre-et-Loire, ne respecterait pas selon elle, les normes de l'Organisation Mondial de la Santé.
Nous avons 2 arguments majeurs sur ce dossier. La pollution, avec un dépassement attendu des normes de qualité et le bruit. L'autorité environnementale a fait beaucoup de remarques sur les insuffisances de l'étude d'impact... qui a triché, il faut dire les choses" affirme l'avocate.
Et d'ajouter : "Cette étude n'a pas pris en compte les normes à prendre en considération. Elle n'a pas pris en compte la réalité du bruit. Et elle a réduit considérablement le nombre de bâtiments auxquels elle s'est intéressée. (...) De plus, c'est un enrobé bon marché qui a été choisi, plutôt que celui qui permettait de réduire davantage le bruit".
Quid des normes ?
"Nous allons déposer, avec l'association Agir A10, un référé-suspension, même à un mois du début des travaux en Indre-et-Loire".
L'OMS, l'Organisation mondiale de la santé, a récemment réduit considérablement les normes admises et la France aujourd'hui est hors normes par rapport à la loi. Les seuils sont de 45 décibels la nuit et 53 le jour. L'étude parle de 55 db minimum le jour.
L'ancienne ministre conclut : "Le concessionnaire de l'autoroute doit répondre à la loi. Les riverains ne sont pas contre l'élargissement de l'A10, même si cela va obligatoirement augmenter les nuisances, ils demandent de pouvoir vivre normalement. C'est un droit constitutionnel".