La très chère collection d'archets du luthier poitevin

Des archets et des instruments de musique vendus à des prix faramineux, c'est l'une des surprises de ce fait divers qui a vu un luthier de Poitiers se faire voler sa collection d'archets estimée à plusieurs centaines de milliers d'euros. Explications sur un phénomène peu connu.

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L'information peut sembler étonnante mais elle n'est pas exagérée. Une collection d'archets peut représenter une valeur de plusieurs centaines de milliers d'euros et les luthiers sont habitués à manipuler et réparer des instruments qui peuvent atteindre des valeurs phénoménales lors d'enchères.

En vieillissant la valeur des instruments augmente

Un archet bien né ne perd jamais de sa valeur, bien au contraire.  Les prix atteints pas des archets de François Xavier Tourte (1748-1835) ou Dominique Peccatte (1810-1874) peuvent atteindre de petites fortunes. Il faut dire que ces archets sont très recherchés par les musiciens solistes et les collectionneurs en raison de leur qualité de fabrication. La cote d'un F. X. Tourte est de 80 000 à 120 000 euros et celle de Dominique Peccate de 50 000 à 80 000 euros.

Si les cotes peuvent grimper il ne faut pas oublier que pour les archets anciens, le prix peut varier dans des proportions assez importantes, selon l'état et les éventuelles restaurations subies, ainsi que selon les qualités du bois utilisé par le fabriquant.


Un Stradivarius estimé à 15 millions d'euros

C'est sans doute le violon alto le plus cher du monde. Le "Gustav Mahler" joué par le Français Antoine Tamestit, est un des dix altos Stradivarius parvenus jusqu'à nous. Cet alto date de 1672 et c'est le premier jamais conçu par le maître luthier, qui avait alors 28 ans. De quoi en faire l'instrument de musique le plus cher du monde avec une estimation à 15 millions d'euros.

Un violon Stradivarius a été vendu en 2011 plus de 11 millions d'euros lors d'enchères à Londres, au profit des victimes au Japon après le tsunami qui avait frappé le pays. Mais cet instrument avait une histoire exceptionnelle puisqu'il s'agissait du Stradivarius de Lady Anne Blunt, la petite fille du poète Lord Byron.

Les banques et les fondations le plus souvent propriétaires de ces instruments uniques

A 40 ans, le Français Renaud Capuçon est un soliste reconnu qui collabore avec le Philharmonique de Berlin, le Los Angeles Philharmonic, l’Orchestre de Paris. Il a la chance de pouvoir jouer sur un violon d'exception : un Guarnerius de 1737 qui ne lui appartient pas. Le violon est la propriété d'une banque italienne qui l’a acheté pour lui en 2005. C’est une forme de mécénat très répandue à l’étranger, beaucoup moins en France.

Pour les meilleurs solistes, l'accès à ces instruments de prestige se fait au bout de très longues procédures qui peuvent durer des années. Les banques et les fondations leur demandent simplement une participation à l'assurance et un concert par an pour la fondation. L'instrument prêté fait l'objet d'une surveillance de tous les instants et d'un luxe de précautions. Il est interdit de jouer en orchestre à cause du risque de chute de pupitres, de laisser l'instrument sans surveillance à l'hôtel, au restaurant ou dans un coffre de voiture. Le musicien doit signaler tout voyage long-courrier. La fondation veille à ce que deux instruments n'embarquent pas sur le même avion et qu'il ne soit pas transporté dans un pays "à risque".

Beaucoup de contraintes, donc, pour jouer sur des pièces uniques qui sont reconnues pour l'exceptionnelle qualité de leur sonorité. 






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