Les termes parlent d’eux-mêmes : écologie, industrie et territoire. Un principe sur lequel s'appuient des entreprises pour protéger notre planète, et faire du bien à leur portefeuille. Explications et exemple dans la Vienne
L’écologie Industrielle et Territoriale n’est pas un gros mot, mais expliquons-le pour y voir plus clair. L’EIT, pour être plus court, c’est un mode d’organisation entre entreprises. Et cette organisation s’appuie sur deux principes :
- L’échange ou la substitution de ressources ;
- La mutualisation de moyens et de services.
Échanger, récupérer et réutiliser pour ne pas gaspiller
Concrètement, une entreprise a des flux entrants (matières premières, énergie) et des flux sortants (déchets ; produits, co-produits, effluves) : grâce aux différentes démarches mises en place dans le cadre de l’Écologie Industrielle et Territoriale, les déchets encombrants des uns deviennent les matières premières et le revenu des autres.
Finalement, tous les projets menés en vue d’améliorer la productivité ou d’économiser les ressources en eau, en électricité et en déchets font partie de ce concept d’écologie industrielle et territoriale.
Une illustration parfaite avec des déchets
Cela se passe au sein de la "matériauthèque de Montmorillon", dans la Vienne, où se sont rendus Mathieu Maillet et Luc Barré.
Pourquoi lutter contre l'enfouissement des déchets ?
Il existe deux problèmes majeurs sur les sites d’enfouissements : le lixiviat et les biogaz.
Le lixiviat est le liquide obtenu par le passage de l’eau de pluie à travers les déchets en décomposition.
L’eau, au contact des déchets, se charge de contaminants (chimiques et organiques). Certains centres de stockage ne sont pas équipés de membranes de protection au fond des casiers, les lixiviats pénètrent donc directement dans le sol et peuvent rejoindre une nappe phréatique, polluant ainsi la ressource en eau.
Lorsque la matière organique se biodégrade, il y a formation de biogazs. Le tassement des déchets provoque la fermentation de biodéchets dans un milieu sans oxygène, créant ainsi des conditions favorables à l’émission de méthane dans l’atmosphère, mais également du dioxyde de carbone.
À titre d’exemple, le méthane a un pouvoir de réchauffement global vingt-cinq fois supérieur à celui du CO2.
En France, où en est-on ?
D'ici à 2025, notre pays s’est fixé l’objectif d’enfouir moins de dix millions de tonnes.
Pour rappel, il y a encore deux ans, dix-sept millions de tonnes de déchets ménagers ont été enterrées en France, soit l'équivalent en poids de 1 700 tours Eiffel.
Nous sommes donc loin de l’objectif fixé pour l’année prochaine.
Combien y a-t-il de projets d’Écologie Industrielle et Territoriale en Poitou-Charentes ?
En France, les premières démarches d’Écologie Industrielle et Territoriale se sont structurées dans les années 1990, mais aujourd’hui, on en compte 186 dans toute la France.
Dans le Poitou-Charentes, on en compte dix : quatre en Charente-Maritime et dans les Deux-Sèvres et deux dans la Vienne. Aucun projet pour l'heure en Charente, mais cela ne saurait tarder.