Les mercredis au centre-ville de Poitiers, le club d'échecs Poitiers-Migné Échecs propose des cours d'initiation pour les jeunes. Entre divertissement, compétitions intellectuelles et valeurs, ce sport cérébral séduit de plus en plus de joueurs.
Apprendre à gagner et à perdre, c’est tout l’art des échecs. Pour Adam, le mercredi après-midi est dédié à ce sport cérébral. Il a commencé à jouer il y a trois ans avec son père. Depuis, il vient régulièrement à ces cours d’initiation pour les jeunes proposés par le Poitiers-Migné Échecs. Le garçon de 10 ans n’a qu’un rêve en tête, devenir toujours plus fort. Mais il le sait, il va devoir faire preuve de patience. “Les plus grands joueurs de l’histoire ont plus d’échecs que de victoires et c’est comme ça qu’ils se sont améliorés. Il faut être fier de ces échecs”, explique-t-il.
Il faut être fier de ces échecs.
Adam10 ans
Se défier en s’amusant, c’est ce qui motive ces jeunes joueurs. “Les échecs ça demande de l’abnégation, de l’opiniâtreté, du temps et ne pas avoir peur de perdre”, complète Romain Picard, le directeur sportif du club Poitiers-Migné Échecs.
Un certain état d’esprit qui conquit de plus en plus d’adhérents. “On l’a senti à la fin du confinement où nos séances de clubs étaient de plus en plus remplies de nouveau joueurs qui avaient appris les échecs chez eux”. Depuis le Covid-19, le club est passé d’une cinquantaine d’adhérents à 130. Si bien que le Poitiers-Migné Échecs a dû déménager et investir de nouveaux locaux au centre-ville.
Le club s’invite aussi dans les établissements scolaires, les pénitenciers et même dans les lieux en plein air. Des activités diverses pour servir un même objectif, faire découvrir cette discipline.
Une histoire de famille
En pleine réflexion, Emile essaye de trouver un moyen de battre son grand frère Mathieu. Une compétition saine et amicale qui a convaincu Emile de venir s’entraîner ici les mercredis. “J’ai vu mon frère jouer, et j’ai voulu aller avec lui”, raconte Emile. Si son objectif n’est pas encore atteint, le jeune garçon se rassure “Au moins, je bats mon père”, annonce-t-il souriant.
Les échecs, c’est un jeu de société, on apprend à vivre ensemble, à développer ses capacités intellectuelles et à s’amuser.
MalekPoitevin
Malek, lui, est venu avec son fils Gaya de sept ans. “Moi, ce sont mes cousins qui m’ont appris. Avec mon travail, j’ai le temps de jouer avec mon fils ici. Les échecs, c’est un jeu de société, on apprend à vivre ensemble, à développer ces capacités intellectuelles et à s’amuser”, énonce Malek.
Un héritage familial, qui se transmet d’abord entre hommes. “C'est un sport qui s’est développé dans les milieux aristocratiques et bourgeois où les femmes étaient exclues. La question qui se pose maintenant, c’est comment inviter les jeunes filles et les femmes à jouer davantage”, analyse Romain Picard. En 2021, seulement 17 % des licenciés de la Fédération Française des Échecs étaient des femmes.