Le gérant de la boutique "Best Hemp" a été placé en garde à vue, ce mercredi, à la suite de la perquisition opérée hier par les services de police chez ce vendeur de "cannabis light".
Le gérant de la boutique commercialisant du "cannabis light" à Poitiers aurait été placé en garde à vue, selon nos informations, confirmant celles de La Nouvelle République. Le parquet de Poitiers a, pour l'heure, refusé de confirmer cette information. Le magasin "Best Hemp", qui vendait des produits à base de cannabidiol (CBD), a été perquisitionné, ce mardi, à la demande du procureur de la République.
Cette opération de police intervient trois semaines après l'ouverture de cette boutique... Et quelques jours après la publication d'articles de presse la concernant.
Dans son communiqué, le magistrat affirme que la "commercialisation de produits dérivés du cannabis, sans tétradydrocannabinol ou faiblement dosés, mais comprenant une teneur significative en cannabidiol" est interdite et réprimée par la loi.
Le CBD, légal ou pas légal ?
Après des mois d'hésitations et face au boom des boutiques de CBD, la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) a publié "un point sur la législation" en juin : "La présence de THC dans les produits finis, quel que soit son taux, est interdite."Dès lors, tout produit contenant du cannabidiol extrait de la plante de cannabis est "interdit", poursuit la Mildeca, à moins que le chanvre ne soit utilisé à des fins industrielles et commerciales, "notamment dans l’industrie textile, automobile, dans les marchés du bâtiment, de la papeterie, de l’oisellerie et de la pêche, des cosmétiques, de l’alimentation humaine, en jardinerie".
"Les fleurs de chanvre sont interdites et tous les produits contenant du THC, même à un taux inférieur à 0,2 %, seuil jusque-là réputé légal, sont prohibés", résume Le Monde.
Les partisans de la vente de CBD arguait en outre que cette plante pouvait avoir des vertus thérapeutiques. Les spécialistes s’accordent sur l'efficacité de la molécule pour limiter les crises d’épilepsie sévères chez les enfants et réduire les rigidités des membres, dans le cadre de la sclérose en plaques.
Un usage thérapeutique strictement encadré
Toutefois, la Mildeca a réaffirmé que "les seuls produits contenant des tétrahydrocannabinols et du CBD pouvant revendiquer des allégations thérapeutiques sont les médicaments autorisés par l’ANSM ou la Commission européenne sur la base d’un dossier évalué selon des critères scientifiques de qualité, sécurité et efficacité."Le procureur de la République de Poitiers a de ce fait considéré que vanter "les qualités thérapeutiques des produits à base de cannabidiol constituait une tromperie au sens du Code de la consommation."
Depuis la mois de juin, les perquisitions se sont multipliées à travers la France. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait pourtant admis qu'il faudrait revoir "la législation et revoir comment on met de l’ordre dans tout cela". Certains parquets n'ont pas souhaité attendre cette clarification.