Élisabeth Boissinot assiste ce mardi aux commémorations des attentats du 13 novembre dans lesquels sa fille Chloé a trouvé la mort.
"J'ai vraiment besoin de revenir là, pour être avec elle aujourd'hui".Pour la première fois depuis les attentats du 13 novembre 2015 et l'hommage national qui avait été organisé ensuite pour les 130 victimes, Élisabeth Boissinot a assisté ce matin aux commémorations à Paris.
Il fallait que je sois avec elle aujourd'hui, c'est comme un devoir
Sa fille Chloé fait partie des victimes tuées à la terrasse du "Carillon" dans le 10ème arrondissement, fauchée par une rafale d'arme automatique. La jeune femme de 25 ans était originaire de Château-Larcher (Vienne) où elle a d'ailleurs été enterrée.
Tristesse et colère
Peu avant la cérémonie, Élisabeth Boissinot nous confiait son souhait de pouvoir "interpeller" le Premier ministre Édouard Philippe pour "lui dire ce que (je) pense de ces décorations". Cent vingt quatre personnes victimes du terrorisme- parmi lesquelles de nombreuses victimes du Bataclan - se sont vues récemment décerner la "médaille de reconnaissance".On la donne, ou ne la donne pas, mais on ne la réclame pas, on ne la quémande pas.
Cette médaille nationale de reconnaissance devait être obligatoirement demandée par la victime, ou, si elle est décédée, par sa famille. Cette démarche est vécue comme une humiliation par cette mère inconsolable.
"Cela parait puéril mais je m'attache à ces petites choses qui me font avancer" confiait encore Élisabeth Boissinot qui est parvenue en fin de matinée à s'entretenir avec le Premier ministre. Édouard Philippe lui a présenté des excuses et s'est engagé à lui envoyer une médaille pour sa fille.
Voyez ci-dessous le reportage de Jérôme Vilain, Antoine Morel et Josiane Étienne.