Le deuxième épisode de notre série consacrée au Poitou mystérieux nous emmène vers les Lourdines. A quelques kilomètres de Poitiers s'étendent des kilomètres de galeries. C'est un lieu étrange qui fascine encore et inquiète parfois les habitants de Migné-Auxances.
Propriété de l'armée, entrepôt nazi, carrière de pierres, zone abandonnée, le passé des lourdines est depuis longtemps chargé. Chargé de la peine de nombreuses familles qui ont perdu une proches, le 8 décembre 917 lorsqu’un accident dans un atelier de fabrication d'explosifs coûte la vie à 22 ouvrières.
Plus jeunes, Florian et Thomas ont souvent fréquenté les Lourdines. Originaire de la commune, c'est à cet endroit qu'ils ont pensé en 2016 pour lancer leur marque de vêtement et y tourner leur clip diffusé sur internet.
Aujourd'hui encore, certaines cavités restent fréquentées occasionnellement malgré des risques d'effondrement. Avec de nombreuses parcelles privées, et le Département également propriétaire, il est depuis longtemps difficile d'en limiter l'accès.
Claude Dasriaux n'avait pas revu les Lourdines depuis longtemps. A la fin des années 80, quand il était maire, les histoires sur ces lieux étranges alimentaient la rumeur dans sa commune. Il en témoigne dans ce reportage.
Un lieu rempli de douleurs, de mystères, d’interdits… Un lieu qui conserve cependant une activité économique : sur plus de trois kilomètres de galeries, la pierre de Migné est extraite de la carrière de Belleroche, à une température de 13 degrés.
L'implantation d'une autre société est en revanche beaucoup plus protégée. En 2007, Derichebourg a fait l'acquisition d'une partie des Lourdines. Le groupe aux deux milliards d'euros de chiffre d'affaires est spécialisé dans la gestion des déchets. Une activité qui a intrigué Florence Jardin. Maire de Migné-Auxances, en 2008, elle s'est invité sur le site et a surveillé certains travaux. Derichebourg n'a pas souhaité nous ouvrir ses portes et souligné qu'il n'y a aucune activité sur le site.
En 2004, les Lourdines furent le théâtre d'un crime sur fond de trafic de drogues. A Migné-Auxances, le lieu alimente encore parfois les conversations. Tout près de Poitiers, elles conservent encore des dessous mystérieux.