Avec une 3e place du 110 mètres haies aux Championnats d'Europe d'athlétisme de Munich, Just Kwaou-Mathey, qui s'entraîne au CREPS de Poitiers, se révèle "un grand athlète".
Les Bleus ont brillé mercredi soir aux Championnats d'Europe d'athlétisme de Munich (Allemagne) avec, notamment, la 3e place au 110 mètres haies de Just Kwaou-Mathey qui s'entraîne au CREPS de Poitiers. Il a été devancé par Pascal Martinot-Lagarde 2e et l'Espagnol Asier Martinez qui décroche l'or.
À l'issue des épreuves, Just Kwaou-Mathey était enthousiaste et savourait son podium. "Fantastique, magique, j'ai plein d'impressions, lance-t-il. Je m'amuse beaucoup à faire ces championnats, j'y prends beaucoup de plaisir."
Dans leur quête d'or, Martinot-Lagarde et Kwaou-Mathey ont été devancés par l'Espagnol Astier Martinez. À l'issue d'une finale à suspense, Martinot-Lagarde, tenant du titre, a failli devancer "au cassé" Martinez, 22 ans. Mais, au final, l'Espagnol, médaillé de bronze des Mondiaux le mois dernier à Eugene (Etats-Unis), a été proclamé vainqueur pour un millième de seconde.
Cette médaille donne envie de travailler plus, parce que je n'ai pas fini premier.
Just Kwaou-Mathey, 110 m haies (CREPS Poitiers)
À 22 ans, Just Kwaou-Mathey décroche une médaille de bronze qui vient récompenser la progression d'un athlète devenu cette année une référence de la discipline.
"La course a été incroyable, je fais une grosse faute sur la 8e haie, sans laquelle j'aurais pu jouer la bagarre avec Pascal (Martinot-Lagarde, 2e). J'ai vu le Suisse (Jason Joseph) revenir, j'ai tout donné pour cette 3e place. Ça représente beaucoup pour la suite de ma carrière, j'espère que ce n'est pas la dernière médaille, on a un enchaînement avec les Mondiaux (à Budapest en 2023) et les JO (à Paris en 2024). Ça donne envie de travailler plus, parce que je n'ai pas fini premier. "
Tout en contraste par rapport à Martinot-Lagarde, statue de commandeur immobile derrière ses lunettes de soleil mi-Robocop mi-Terminator, Just Kwaou-Mathey a agrémenté sa présentation devant le public de plusieurs pas de danse et d'un immense sourire.
Just Kwaou-Mathey est un talent qu'on n'a pas vu venir. Je suis très content que ce soit lui qui réussisse à choper cette médaille de bronze. J'espère bien qu'on va comprendre que c'est un grand athlète.
Pascal Martinot-Lagarde, 2e au 110 m haies à l'Euro d'athlétisme de Munich
Deux attitudes pour deux générations différentes, alors que Kwaou-Mathey, camarade d'entraînement à Poitiers de la pépite du sprint Jeff Erius, a réussi l'exploit de monter sur le podium pour sa première finale internationale à 22 ans, après deux ans d'une progression express.
Just Kwaou-Mathey "a toujours été un peu dans notre ombre, donc on ne le voit pas arriver", témoigne Pascal Martinot-Lagarde. "Aujourd'hui, c'est lui qui a la médaille (de bronze). Et j'espère bien qu'on va comprendre que c'est un grand athlète. Sa demi-finale aux Championnats du monde est incroyable, et c'est passé inaperçu car il ne va pas en finale. Just, c'est un talent qu'on n'a pas vu venir. Je suis très content que ce soit lui qui réussisse à choper cette médaille de bronze aujourd'hui parce qu'il la mérite, c'est un bon gars."
En 13 sec 33, cet athlète filiforme a su résister au retour du Suisse Jason Joseph (13.35), alors que le Français Sasha Zhoya, pour sa première finale lui aussi, a chuté en fin de course pour un chrono anecdotique (8e en 16 sec 51).
Footballeur dans sa jeunesse à Evreux, Kwaou-Mathey a brillé à Munich, dans la ville de son grand ami Dayot Upamecano, star du ballon rond chez les Bleus et au Bayern.