À Saint-Benoit, près de Poitiers (Vienne), les sœurs de l'Abbaye Sainte-Croix ont exceptionnellement ouvert leurs portes à France 3 Poitou-Charentes. Elles assurent qu'elles ne savaient rien des essais cliniques illégaux menés sur 350 malades d'Alzheimer et de Parkinson.
Depuis que l'affaire des essais cliniques illégaux menés par les professeurs Joyeux et Fourtillan avec leur fondation Josefa sur quelque 350 malades d'Alzheimer et de Parkinson a éclaté au grand jour le 19 septembre, les bénédictines de l'abbaye Sainte-Croix sont en pleine tempête médiatique. À tel point que sœur Mireille, la responsable de la communauté, a produit un communiqué de presse pour affirmer qu'aucune des religieuses ne savait rien de ce qui se tramait dans leurs murs.
"Depuis toujours, nous accueillons régulièrement à l'abbaye, différentes personnes venues en groupe ou en individuel (..)" est-il précisé.
En aucun cas, nous ne portons la responsabilité des activités de ces groupes. En ce qui concerne le groupe Josefa, nous avons probablement manqué de discernement
- Communiqué de presse des sœurs de l'abbaye Sainte-Croix
Face à notre caméra, qu'elle a exceptionnellement laissée rentrer dans les lieux, sœur Mireille le réaffirme.
"On ne fait pas une enquête sur les gens" explique-t-elle encore dans notre reportage.
Les Bénédictines certifient donc qu'elles ignoraient tout des agissements du pharmacologue qui a utilisé leur hôtellerie pour héberger les patients participant aux essais cliniques organisés au nom de sa fondation.
Le monastère créé en 552 compte une douzaine de chambres qui permettent d'accueillir des personnes en quête de silence ou de retraite. Chaque année, ils sont ainsi plusieurs milliers à partager le cadre de vie des neuf moniales qui aujourd'hui espèrent retrouver leur quiétude.
L'Agence du médicament (ANSM) a fait savoir jeudi 19 septembre qu'elle avait interdit la poursuite d'un essai clinique qualifié de "sauvage" pratiqué en partie à l'Abbaye Sainte-Croix auprès de plus de 350 malades atteints des maladies de Parkinson et d'Alzheimer.
Voyez le reportage de François Bombard et Antoine Morel