A Ingrandes, dans la Vienne, les salariés des Fonderies du Poitou, victimes de l'amiante, poursuivent leur combat judiciaire. Réunis au sein d'une association, ils demandent que l'usine soit classée en site amianté.
La demande de l'AFPA86, l'association de défense des victimes de l'amiante aux Fonderies du Poitou fonte a été rejetée en mai dernier par le tribunal administratif de Poitiers. Ils viennent d'obtenir qu'elle soit réexaminer en appel par le tribunal de Bordeaux. La date de l'audience n'est pas encore fixée mais cette perspective redonne un peu d'espoir aux 250 membres de l'association. Si cette reconnaissance est acquise, les salariés exposés à l'amiante pourront prétendre à une retraite anticipée.
La procédure a été entamée il y a quatre ans. 65 victimes de l'amiante ont aujourd'hui été reconnues en maladie professionnelle. Mais ce chiffre pourrait bien être beaucoup plus important au regard du nombre d'employés qui ont travaillé aux Fonderies du Poitou jusqu'en 1996. D'autant que selon des analyses effectuées par le laboratoire de l'association nationale de victimes, le danger serait toujours d'actualité. Il y aurait encore de l'amiante dans les ateliers de la Fonderie du Poitou Fonte alors qu'officiellement, elle est interdite depuis une loi datant de 1996."Si le site est reconnu amianté, toutes les personnes qui ont été exposées depuis le départ de l'usine jusqu'à 1997 peuvent prétendre à partir un tiers de leur temps plus tôt à la retraite, donc une personne qui a été exposée pendant 15 ans à l'amiante pourrait partir cinq ans plus tôt" explique Eric Lemer, salarié des Fonderies du Poitou et vice-président de l'AFPA86.
"Nos employeurs devaient depuis 1997 faire tous les travaux nécessaires, enlever toute l'amiante qui était en contact avec les ouvriers et on s'aperçoit que ce n'est pas le cas" affirme Eric Lemer.
Témoignages et plus d'informations avec le reportage de François Bomabrd, Alain Darrigrand et Philippe Ritaine :