Ils se prénomment Fabien, Christian ou Eric. Longtemps, ils ont travaillé ou travaillent encore aux Fonderies du Poitou à Ingrandes-sur-Vienne (86). Avant une manifestation demain à Châtellerault, ils témoignent de leur combat dans le journal de France 3 Poitou-Charentes.
L'amiante dans l'industrie continue de faire des victimes, longtemps après son interdiction. L’association de défense des victimes de l’amiante aux Fonderies du Poitou (Afpa86) a vu le jour en 2014. L’un de ses objectifs est d’accompagner les salariés de l’entreprise chez qui les médecins ont découvert des plaques pleurales, une asbestose (pathologie pulmonaire grave due à une inhalation prolongée d'amiante), un cancer. Autant de maladies symptomatiques d’une exposition prolongée aux poussières d’amiante. Fabien Despres témoigne de sa propre expérience pour France 3 Poitou-Charentes.
A ce jour, une maladie professionnelle due à l'amiante a été reconnue pour 57 salariés des Fonderies du Poitou et une vingtaine est en voie de reconnaissance. Officiellement, on n'utilise plus d'amiante aux Fonderies du Poitou, depuis fin 1996. Entre 1981 et cette date, des centaines d'ouvriers ont respiré ces poussières nocives, sans protection. Aujourd'hui ils réclament justice et demandent que les Fonderies du Poitou soient reconnues comme « site amianté », ce qui ouvre des droits à indemnisation et permet aux salariés exposés de partir un peu plus tôt à la retraite.
Le 11 mai 2016, une commission interministérielle avec la Direction générale du travail devait acter ce classement. Selon l’association, la direction aurait fait valoir son impact économique sur les Fonderies. Et le site n’est pas inscrit comme « site amianté ». C'est désormais devant la justice qu'ils vont contester cette décision, et dans la rue, demain à Châtellerault.