François Fillon a annoncé son maintien coûte que coûte dans la course à l'Elysée malgré sa possible prochaine mise en examen en dénonçant avec virulence un "assassinat politique", une sortie qui alimente la division à droite avec une première défection, celle de Bruno le Maire.
"Je ne cèderai pas, je ne me retirerai pas". "J'irai jusqu'au bout", a déclaré le candidat des Républicains devant la presse à son siège de campagne, dénonçant un "assassinat politique".
"Mon avocat a été informé que je serai convoqué le 15 mars par les juges d'instruction afin d'être mis en examen". Il a assuré qu'il se rendrait bien à cette convocation, non sans attaquer sévèrement l'institution judiciaire.
"Au-delà de la procédure judiciaire, c'est au peuple français et à lui seul que j'en appelle désormais (...) parce que seul le suffrage universel et non pas une procédure menée à charge peut décider qui sera le prochain président de la République", a expliqué M. Fillon.
"Par ce déchaînement disproportionné, sans précédent connu, par le choix d'un calendrier, ça n'est pas seulement moi qu'on assassine, c'est l'élection présidentielle", a-t-il jugé, en présence de plusieurs figures de son parti comme Valérie Pécresse, François Baroin ou Eric Woerth.
Son entourage avait annoncé cette déclaration après le report de dernière minute et sans explication de la visite de l'ancien Premier ministre au Salon de l'Agriculture. Le candidat s'y est finalement rendu cet après-midi au milieu d'une cohue de caméras dans une marche rythmée au son de ses partisans ("Fillon, président") et de ses adversaires ("Voleur! Rends l'argent").
Des partisans et adversaires qui se sont également exprimés sur le réseau social Twitter. Revue de tweets en Poitou-Charentes.
Les Républicains
'Ma première réaction c'est d'approuver son courage' @Dbussereau @RTLFrance #Fillon
— RTL Service Presse (@RTL_presse) 1 mars 2017
Jean-Louis Léonard, le président des Républicains de Charente-Maritime "salue son discours de fermeté mais la situation est extrêmement compliquée. Sa décision de continuer entraîne toute la famille, il faut maintenant attendre la décision du juge d’instruction. Pour faire campagne, ce n’est plus du courage qu’il nous faut, c’est de l’abnégation".
Bruno Belin, président du conseil départemental de la Vienne, préfère botter en touche. Le comité de soutien de la Vienne se réunit vendredi autour de Jean-Pierre Raffarin (aujourd'hui en déplacement en Russie). Les élus parleront d’une seule et même voix lors d’une conférence de presse à midi.Non à l'assassinat politique et juridique. Le crime ne doit pas payer. Battons-nous pour notre projet de redressement de la France !
— Didier QUENTIN (@didierquentin) March 1, 2017
La réaction de Sally Chadjaa, conseillère régionale LR, élue de Charente-Maritime : "J’ai soutenu Bruno Le Maire lors de la primaire, je respecte son choix de se retirer car il est fidèle à ses convictions. Personnellement, je ne m’implique pas dans cette campagne, mais je continue de soutenir François Fillon car il n’y a pas d’alternative et qu’on ne peut pas balayer le résultat de la primaire. Il faut absolument faire barrage à Marine Le Pen."
A l'UDI
Le parti centriste UDI a décidé dans l'après-midi de "suspendre" sa participation à la campagne présidentielle de François Fillon, a indiqué son président, Jean-Christophe Lagarde. "Je réunirai la semaine prochaine le bureau exécutif de l'UDI afin que nous prenions une décision collective" sur un soutien à M. Fillon, a précisé M. Lagarde. "En attendant cette décision, la participation de l'UDI à la campagne de François Fillon est suspendue", a-t-il ajouté. Jérôme Neveux, président de l’UDI pour la Vienne, ne participera pas au comité de soutien de François Fillon. Face à la situation, il convoque un conseil départemental extraordinaire de l’UDI 86.Je vais convoquer un conseil departemental extraordinaire @udi86off dans les jours qui viennent. @UDI_off doit prendre ses responsabilités.
— Jérôme NEVEUX (@JeromeNeveux86) 1 mars 2017
Message aux valeurs catholiques de #Fillon : l'orgueil n'est-il pas un des 7 pêchés capitaux ?
— Alexandre Cadu (@AlexandreCadu) 1 mars 2017
Au Parti socialiste
Encore une fois, Fillon s'en prend violemment à la justice et à la presse.
— Benoît Tirant (@benoittirant) 1 mars 2017
Inacceptable pour qui prétend à la plus haute fonction. #Fillon
On voudrait livrer la République à l'extrême-droite qu'on ne s'y prendrait pas autrement #discrédit #Fillon
— Delphine Batho (@delphinebatho) 1 mars 2017
Europe Ecologie Les Verts
Inquiète de la virulence des propos du candidat LR et de sa capacité remettre en cause nos institutions https://t.co/mvc28AAIBZ
— Françoise Coutant (@Fcoutant) March 1, 2017
► Françoise Coutant sera par ailleurs l'invitée de Jérôme Vilain dans votre émission Dimanche en politique sur France 3 Poitou-Charentes. une émission diffusée dimanche 5 mars à 11h30.