Le 3 octobre dernier, l’église Saint-Hilaire de Poitiers a été incendiée. L'édifice a été saccagé, une enquête a été ensuite ouverte. Ce vendredi 8 novembre, le prévenu a été reconnu coupable des faits reprochés, mais le tribunal a également reconnu son irresponsabilité pénale. La Ville a demandé un renvoi sur intérêt civil, le temps de chiffrer tous les dégâts.
La décision du tribunal judiciaire de Poitiers a donné satisfaction aux différentes parties, ce vendredi 8 novembre. L'incendiaire de l'église Saint-Hilaire a été reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés. Son irresponsabilité pénale a également été reconnue. Il a été placé en hospitalisation d’office en psychiatrie au CHU de Poitiers.
"Il n'éprouve aucune haine envers l'Église"
Le 3 octobre dernier, le mis en cause de 34 ans aurait fait preuve d’un délire mystique. C’est donc le constat que vient de faire le tribunal de Poitiers lors de sa comparution immédiate. L’homme, que nous appellerons Monsieur X pour protéger sa famille, n’est pas responsable de ses actes, selon la justice s'appuyant sur une expertise psychiatrique : "Cette décision me paraît logique puisque nous sommes face à quelqu’un qui n’éprouve aucune haine envers l’Église. Ce n’était pas dirigé à l’encontre de l’Église catholique", explique l'avocate du prévenu.
Nous sommes sur quelqu’un qui est passionné, voire obsédé par la religion.
Avocate du prévenu
Son ADN a été retrouvé sur deux allumettes dans l’église, une trace de semelle, correspondant à une paire de ses baskets, a également été retrouvée. Étant lui-même chrétien, il assure que cet acte ne correspondrait pas à ses croyances, cependant sa femme l’a déclaré comme extrémiste lors des dépositions. "Il a été déclaré coupable des faits, c'est ce qui était le plus important", confie l'avocat de l'association diocésaine. "Incendier une église, ou un lieu public, ne doit pas rester impuni puisque s’agissant de l’église Saint Hilaire, cela dépasse la communauté catholique, c’est un bâtiment remarquable, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, il n’y a pas que des paroissiens, il y a aussi un certain nombre de visiteurs, c’est le patrimoine artistique, culturel, cultuel, historique commun à tous les Poitevins et à tous ceux qui fréquentent notre ville".
Fermée depuis le début du mois d’octobre, la bâtisse religieuse a subi d’importants dégâts qui n’ont pas encore pu être totalement évalués. Le chiffrage est en cours, mais pour le moment, l’intérieur de l’église est noir de suie et certains éléments ont brûlé.
Il n’y a aucune date de travaux prévue pour une remise en état complet. La Ville a demandé un renvoi sur intérêt civil, le temps de chiffrer tous les dégâts.