Le matériel des Fonderies du Poitou vendu aux enchères à une entreprise belge

4,2 millions d'euros, c'est la somme déboursée par une entreprise belge spécialisée dans le démantèlement des entreprises pour les deux sites des Fonderies du Poitou. Dans huit mois, le site devrait être complètement vide.

Mercredi c'était la partie fonte, ce jeudi c'était au tour de la Fonderie alu d'être vendue aux enchères. Tout le matériel et toutes les machines de l'entreprise mise en liquidation en juillet 2021, pour la partie fonte, et juillet 2022 pour la partie alu devaient être vendue afin de rembourser les créanciers.

Huit mois de chantier de démontage

C'est une entreprise belge (Chabimmo), spécialisée dans le démantèlement des sites industriels qui a remporté le tout. Son dirigeant, Hellmut Ulin avait même fait le déplacement depuis la Belgique. Tout ce qu'il a acheté va être démonté, valorisé et revendu. "Ça sera vendu pour d'autres fonderies.(...)Toutes les matières doivent être valorisées. Il y a de la fonte, de l'alu, du fer de différentes qualité", précise-t-il. Pour effectuer ce travail, il aura huit mois, ce qui lui semble un peu court. Et le chantier devrait être impressionnant. "Il y aura cinq grues, une vingtaine de personnes et des nacelles que nous allons louer ici", nous détaille Hellmut Ulin.

Plus je vends cher plus leurs intérêts sont préservés.

Christophe Cheveu d'Or, commissaire priseur chargé de la vente pour l'entreprise 2CP partenaires

Pour Christophe Cheveu d'Or, le commissaire priseur chargé de la vente pour l'entreprise 2CP partenaires, c'est un travail qu'il faut faire mais qui se passe toujours dans une atmosphère particulière. "Notre boulot, c'est de faire profil bas, c'est de vendre au mieux, c'est aussi de comprendre au mieux l'amertume et la tristesse des anciens salariés. La liquidation a été prononcée, on leur explique à chaque fois que plus on vend cher, plus leurs intérêts sont préservés", nous confie-t-il.

Et les quelques salariés qui sont venus assister à la vente avaient des sentiments partagés, mais surtout un pincement au cœur. "J'ai travaillé pendant 34 ans ici, alors voir cette boite fermer... J'habite pas loin, je passe devant tous les jours, ça fait mal au cœur", nous avoue Christian, ancien fondeur.

"Jai passé des bons moments ici, de jour et de nuit. Et puis j'aimais y venir, ici !" nous confie Bernard, ancien fondeur également.

Invité du journal ce jeudi, Jean-Philippe Juin, responsable CGT aux fonderies a également fait part de son amertume. D'abord sur le prix total atteint par la vente, 4,2 millions " C'est pas cher payé, parce qu'il y a beaucoup de matériel et de machines." Et de poursuivre " On envoie tout à la ferraille, y'a que les salariés qu'on ne peut pas envoyer à la ferraille, alors on va s'occuper d'eux." 

Après le matériel, il reste encore les 38 hectares de terrain et les 70.000 m² de bâtiments qui devront être vendus. Un industriel français spécialisé dans la production d'hydrogène serait intéressé.

Reportage de Juliette Coulais et Stéphane Bourin

durée de la vidéo : 00h01mn43s
41 ans d'histoire industrielle automobile dispersée à coups de marteau. La vente aux enchères des Fonderies du Poitou marque la première étape du démantèlement des ces deux usines dédiées en majeure partie à Renault. Un moment auquel peu de salariés ont assisté, mais qui va permettre de combler les dettes de l'entreprise. Reportage Juliette Coulais et Stéphane Bourin ©France télévisions

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité