Le recyclage, c’est également pour les médicaments

Afin de préserver l’environnement et la santé de tous, les médicaments sont recyclés. Pour cela, il faut les ramener à la pharmacie. C’est ensuite l’association Cyclamed qui s’occupe de les prendre en charge en toute sécurité.

Sur les boîtes de médicaments, on peut observer un logo avec une croix verte et une inscription "Médicaments non utilisés, à ramener en pharmacie". Les pharmaciens s’occupent également de récupérer le surplus de comprimés ou de doses. "On récupère tout ce qui est non-tranchant et non-coupant", explique Marie-Hélène Tessier, présidente du syndicat des pharmaciens de la Vienne et pharmacienne à Rouillé. Ensuite, les médicaments sont récupérés, à intervalle régulier, par Cyclamed.  

Créée en 1993, Cyclamed est une association agréée par les pouvoirs publics qui pilote le programme national de tri et de valorisation des Médicaments Non Utilisés. "Notre mission permet d’abord de protéger la santé de chacun, car on sait qu’avec les enfants notamment qui peuvent les considérer comme des bonbons, il y a de nombreux risques à garder des médicaments chez soi", prévient Bénédicte Nierat de Cyclamed. À cela, s’ajoutent les risques de se tromper de traitement ou de perte d’efficacité en cas de dépassement de la date de péremption.  

Recycler pour moins polluer 

"À présent, on tri et recycle les médicaments avec comme première préoccupation de protéger l’environnement", continue Bénédicte Nierat. Tout d’abord car 30 à 35 % des déchets poubelles sont enfouie et que des substances médicamenteuses peuvent, de ce fait, polluer les sols et les nappes phréatiques.

Le médicament n’est pas un produit comme les autres, il faut le ramener à la pharmacie.

Mari-Hélène Tessier, présidente du syndicat des pharmaciens de la Vienne et pharmacienne à Rouillé

Mais par ailleurs, c’est également la pollution des eaux qui est concernée pouvant avoir des effets sur notre santé ainsi que sur la biodiversité. L’État en a bien conscience et a, en 2011, mis en place un Plan national sur les résidus médicamenteux dans l’eau, plaçant Cyclamed au centre du dispositif.

Plus récemment, c’est l’Inrae qui a dévoilé les résultats de son expertise scientifique au sujet de l’impact des produits phytopharmaceutiques sur la biodiversité. Une étude démontrant que l’air comme les milieux terrestres, aquatiques et marins sont touchés mais surtout que cette pollution nuit à la biodiversité dans son ensemble. Si les produits émanant de l’agriculture sont davantage soulignés, les médicaments polluent également.

Pas question donc de vider un sirop dans son évier ou de jeter ses pilules dans les toilettes. "Le médicament n’est pas un produit comme les autres, il faut le ramener à la pharmacie", insiste la pharmacienne Marie-Hélène Tessier. En cas de doute sur la prise en charge de vos produits par votre pharmacien, Cyclamed a mis en place un moteur de recherche sur son site internet

Cela nous permet de chauffer et d’éclairer des milliers de logement chaque année.

Bénédicte Nierat, Cyclamed

"Nous avons cependant de moins en moins de volumes à incinérer car les pharmaciens essayent au maximum de donner la bonne posologie et nous incitons à présent au tri affiné : séparer les boites en cartons et les notices qui sont, elles, recyclables dans le circuit normal", constate-t-elle. À présent, 54 % des personnes trient leurs emballages avant de rapporter leurs médicaments, selon les données de Cyclamed.

Si les plus jeunes sont moins sensibilisés, c’est également parce qu’ils consomment beaucoup moins de médicaments que le reste de la population. "Nous devons tout de même les former car ils seront les consommateurs de demain", rappelle Bénédicte Nierat. 

Pas de dons humanitaires de médicaments

Ramener ses médicaments inutilisés à son pharmacien apparaît donc essentiel. Et cela, y compris s’ils sont en parfait état. "Il n’est pas question de les remettre sur un circuit, même pour de l’humanitaire", prévient Marie-Hélène Tessier. Lors des campagnes de dons pour certaines crises humanitaires, la pharmacienne a observé des dons de médicaments.

Récemment, ce fut à l’occasion de la guerre en Ukraine, où la pratique était telle que "le conseil de l’ordre des pharmaciens a rappelé que l’on pouvait envoyer du matériel de soin et des dispositifs médicaux mais surtout pas de médicaments". Bien que partant certainement d’une bonne intention, le don de médicament est interdit depuis 2009, selon les recommandations de l’OMS, afin de garantir la sécurité sanitaire.

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