Les médicaments non utilisés qui sont rejetés dans la nature polluent l’environnement. Pour éviter cette catastrophe écologique, l’association Cyclamed est chargée de les récupérer et de les transformer en énergie.
►Le rejet des médicaments dans l’environnement n’est pas sans conséquences sur la nature et son équilibre
Des femelles étourneaux sous Prozac moins courtisées par les mâles, c’est ce que révèle une étude anglo-américaine : les résidus des antidépresseurs évacués par les selles et les urines se retrouvent dans les eaux usées. Une fois rejetées dans la nature, ces substances modifient le comportement de ces oiseaux.
Pour la même raison, des poissons deviennent hermaphrodites à cause des résidus de pilule contraceptive présents dans les rivières. Les exemples ne manquent pas.
►Les médicaments stockés à la maison dans les armoires à pharmacie représentent aussi un sérieux risque d’accidents domestiques.
Les enfants peuvent les prendre à notre insu, les seniors peuvent se tromper, le médicament peut être périmé et l’auto médication n’est pas sans risques.
Deux raisons qui justifient l’importance du tri des médicaments non utilisés (MNU).
"Les médicaments sont utiles, ne les rendons pas nuisibles"
C’est le slogan de l’association Cyclamed responsable du recyclage et de la valorisation des médicaments non utilisés depuis 1993.Depuis la loi de 2008, l’association ne redistribue plus les médicaments non périmés à des organismes humanitaires. Aujourd’hui, tous les médicaments récupérés sont acheminés vers des unités de valorisation énergétique permettant de chauffer l’équivalent de 7 000 logements en France. Cyclamed les collecte et les achemine vers les usines d’incinération.
► Tri de médicaments, mode d’emploi
Avant de les donner au pharmacien, il faut séparer les médicaments des cartons d’emballage et de la notice qui eux sont à jeter dans la poubelle du tri sélectif.Il est possible de déposer les MNU dans toutes les pharmacies. En effet, la récupération des médicaments par les pharmaciens est une obligation légale. Ce sont eux qui vérifient que les médicaments qui leur sont donnés peuvent être recyclés.
Des pharmaciens sont investis dans cette démarche, c'est le cas de Phillippe Kochely, membre de l’Union Syndicale des Pharmaciens d’Officine (UPSO). Il est l’invité de l’émission 9H50 le matin du mardi 4 septembre 2018.
► La Bourgogne-Franche-Comté bonne élève
La Bourgogne-Franche Comté est très bonne élève en matière de recyclage de médicaments non utilisés : avec 220 grammes par an et par habitant contre 185 de moyenne nationale.
► Une appli dédiée au recyclage des médicaments
Des chiffres en baisse qui ne sont pas forcément inquiétants, car cela traduit une prise de conscience des patients, des prescriptions plus ciblées, des conditionnements mieux adaptés…
Ce qui n’empêche pas l’association de continuer ses efforts de sensibilisation et d’innover en créant une application. "Mon armoire à Pharmacie" est un outil facile et convivial qui permet à chaque foyer de mieux gérer ses médicaments non utilisés.
Même si 80% des Français rapportent leurs médicaments non utilisés (MNU) à leur pharmacien, il reste encore des progrès à faire.
Le tri des MNU est un geste citoyen important pour l’environnement, donc pour la santé.