"Le sport n'est pas considéré à Poitiers" : le coup de gueule du président du GP Handball 86

Jean-Marc Mendes dénonce pêle-mêle un manque de soutien financier, une absence de considération et plus globalement la politique sportive de la municipalité écologiste.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Jean-Marc Mendes en a gros sur la patate. Le président du Grand Poitiers Handball 86 aurait pourtant de quoi être heureux. Depuis qu'il est à la tête du club, l'équipe masculine a gravi trois échelons et évolue aujourd'hui en Nationale 1 Élite, l'antichambre de la Proligue. Un parcours fulgurant donc, le président en est d'ailleurs très fier. 

Mais Jean-Marc Mendes est un dirigeant fatigué.  "Nous sommes considérés comme des semi-pro, sauf par la ville de Poitiers. La municipalité n'a clairement pas fait le choix du sport" lâche-t-il après avoir longuement vidé son sac sur Facebook.

On a poussé fort le club pour arriver à ce niveau-là, on a assumé seul le coût de la montée, on a été chercher beaucoup de partenaires privés mais la collectivité ne veut pas bouger les lignes.

Jean-Marc Mendes, président du GPHB86

"On n'arrivera pas à se maintenir"

En deux ans, le budget du GPHB86 a connu une très forte croissance : il est passé de 400.000 à 600.000 €.  Un étiage normal pour un club évoluant à ce niveau. Mais la subvention versée par la municipalité elle n'a pas suivi. "Ils nous ont donné 8.000 euros de plus quand on est monté en N1, mais depuis, c'est statu quo." De fait, les élus ont voté le 8 mars dernier. La subvention fixée à 77.000 euros par la Ville ne bougera pas la saison prochaine. 

Cette annonce est une mauvaise nouvelle de plus pour le club déjà confronté au départ de son entraîneur pour raisons familiales. Avant-dernier du championnat, il devra nécessairement redresser la barre sur les parquets pour espérer se maintenir sportivement. Ou bien remettre au pot pour se maintenir administrativement. "La fédération nous demande de rajouter 100.000 euros. Sauf que sans le soutien des collectivités, on n'y arrivera pas se désole Jean-Marc Mendes, donc on risque de redescendre." 

Critiques injustifiées

 Directement visées par ces critiques, la ville et l'agglomération se défaussent de tout abandon. "Le soutien d'une collectivité à un club sportif, ce n'est pas seulement une subvention, c'est aussi la valorisation et l'accompagnement détaille Maxime Pédeboscq, conseiller municipal et vice-président de Grand Poitiers chargé des sports. "Nous avons par exemple dépensé 65.000 € dans un revêtement spécifique pour protéger le parquet de Saint-Éloi." Il rappelle aussi que le club a bénéficié d'un coup de pouce juste après les élections. 

Dire qu'on ne défend pas le sport est totalement injustifié. J'entends les difficultés de M. Mendes, il souhaiterait sans doute que ça aille plus vite mais nous l'accompagnons au maximum de nos possibilités, comme nous le faisons pour les autres clubs.

Maxime Pédeboscq, vice-président Grand Poitiers en charge des sports

La place du sport à Poitiers est un sujet sensible. Il y a quelques semaines déjà, une polémique avait éclaté après les propos tenus par l'adjoint au budget en conseil municipal. "On nous reproche de ne pas être ambitieux sur le sport, sur la sécurité, sur le logement. Effectivement, nous avons d'autres priorités" avait lancé Robert Rochaud. "Ses mots ont sans doute dépassé sa pensée" plaide-t-on aujourd'hui du côté de l'hôtel de ville. Qu'importe, cette petite phrase avait vivement fait réagir dans le landerneau.

Jean-Marc Mendes lui n'en démord pas : le Grand Poitiers Handball 86 n'est pas suffisamment soutenu, "pas autant en tout cas que le PB86 alors que nous jouons techniquement au même niveau". Récemment relégué en Nationale 1, le club de basket a en effet conservé sa subvention de 290.000€. "C'est une règle chez nous, rétorque Maxime Pédeboscq, le club qui descend conserve sa subvention l'année qui suit, mais là encore, je comprends que la comparaison soit compliquée pour M. Mendes". 

Elle est même douloureuse. À tel point que le président du GPHB86 n'exclut pas de jeter l'éponge à la fin de la saison. "C'est fatigant de toujours tirer le bateau. S'il n'y a pas de volonté politique, à moi d'en tirer les conséquences"

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information