Depuis 2021, les Britanniques continuent de plébisciter notre région, et ce, malgré le Brexit. Dans la Vienne, les bouleversements à l'échelle de l'Europe n'ont finalement pas changé la volonté des Anglais de venir s'installer ou rester dans la région. Certains sont même des acteurs incontournables de la vie locale de leur commune.
Comme tous les matins, Mickaël va nourrir ses poules dans son jardin à Lathus-Saint-Rémy. Une vie au grand air et en autosuffisance alimentaire qui a conquis ce Britannique installé depuis 2003 dans le Poitou. Avec sa femme, ils quittent Londres et une situation confortable pour ce village de 1 200 habitants. Dans les bagages, ils emportent avec eux leurs enfants et du courage pour rénover leur nouvelle maison.
"Nous voulions changer de vie, cela devenait trop stressant de vivre en Angleterre, la vie ici était bien meilleure pour nos enfants !", explique Mickaël.
En cette période de Noël, les occupations sont en intérieurs avec un soin très britannique apporté à la décoration. "On rit, car en France, on voit beaucoup de Père Noël accrochés aux balcons", s’amuse sa femme Vivien.
À quelques kilomètres à Montmorillon, Samuel, un des enfants de la famille, travaille dans une société coopérative agricole. Arrivé en France à l’âge de huit ans, il est totalement bilingue, un atout qu’il met à profit quotidiennement avec la nombreuse clientèle britannique. Il y a peu, le jeune trentenaire a obtenu la nationalité anglaise après une procédure qui aura duré trois ans.
C’est une réussite. C’est quelque chose que je voulais, je me sens plus français, sauf parfois si on parle de sport, je reste très attaché aux Anglais !
SamuelFranco-Britannique
Des Britanniques toujours plus nombreux dans la région
Comme Samuel, combien sont-ils d’anglais à vivre en Poitou-Charentes ? Difficile d’en connaître le nombre exact, mais depuis le Brexit, sont comptées les indispensables cartes de séjour. Dans la Vienne, on dénombrait 3 475 Britanniques, aujourd’hui, ils sont 4 149.
À Haims, village de 231 âmes, Julia et Andrew Reeds sont des acteurs essentiels de la vie économique de la commune. Depuis 2013, ils ont posé leurs bagages dans la Vienne. Après l'ouverture d'une chambre d’hôtes, depuis deux ans, le couple nourrit aussi le village, restaurateurs de profession. Ils ont eu quatre établissements en Angleterre avant de traverser la manche et de servir une cuisine française.
À la carte : ris de veau ou encore Tarte Tatin, "c’est très français" précise Julia avec un grand sourire aux lèvres et son accent british toujours présent ! Depuis près de dix ans pour ce couple, les affaires se portent toujours bien ! Le couple est ravi, car ils attirent une clientèle d’abord locale.
Les habitants sont eux aussi conquis : "si ça apporte de la vie au village, au contraire ! C’est quand même bien !", s’exclame un Haimsois en attendant son plat. Sa voisine de table se réjouit aussi car "ils sont très gentils".
Alors, Andrew, apprécie cette intégration : "rien n’a changé pour nous, c’est que l’on doit faire quelque chose de bon, d’autant plus si les Français viennent !"
Aux confins de la Vienne, ils sont plusieurs dizaines à vivre à la Trimouille, et beaucoup d’entre eux se retrouvent chez Ken, le policier reconverti. Là aussi, malgré des formalités à effectuer parfois, loin du tumulte politique et social, la vie des Britanniques semble s'écouler toujours paisiblement.
Ce client avoue ne pas "s’intéresser à la politique. C’est ennuyant, tatillon, c'est un peu comme en Angleterre ! Je suis à la retraite et heureux de pouvoir profiter de la vie française avec ses traditions !"
Je ne pense pas que le Brexit ait changé le rapport des gens avec nous et heureusement, c'est formidable !
JaneRésidente britannique dans la Vienne
Sans carte de séjour depuis quatre ans, les résidents temporaires doivent eux effectuer des entrées et sorties du territoire régulièrement, une procédure qui n'empêche pas le Poitou de continuer à attirer des Britanniques par milliers.