Poitiers : un clip pour donner un toit à la Chapelle des Feuillants

L’association le Chant des Feuillants, propriétaire du lieu, se démène pour boucler le financement du premier chantier. Pour accélérer les dons, une chanson et sa mise en image ont été réalisées.

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Un clip vidéo consacré à cette chapelle désaffectée a attiré notre attention. Nous avons alors interviewé Agnès Ramé, la responsable de l'association le Chant des Feuillants qui oeuvre à la rénovation de cet édifice religieux du XIXème siècle, de style néo-classique, et inscrit aux monuments historiques depuis 1997.

France 3 : Pourquoi vous êtes-vous lancée dans cette aventure vidéo ?
Agnès Ramé : A la sortie du premier confinement, le patrimoine était évidemment un secteur touché par la crise de la Covid. Nous voulions relancer la communication autour de la réhabilitation et de notre projet d'espace culturel avec une idée novatrice. Nous avons pensé, avec Albane qui œuvre dans l’association comme moi, à la chanteuse Cilou ! C’est une jeune fille dont le style nous plaît. Elle est venue avec son réalisateur, Alexandre Caramia, et est tombée amoureuse du lieu.

Cilou : C’était inspirant pour faire une chanson. Dès que je suis rentrée en train, j’ai commencé à écrire. Tout m’a séduite, l’ambiance de cette chapelle, l’esprit de ces jeunes, cette volonté de créer du neuf, de s’inscrire dans le lieu en respectant son histoire. J’y ai passé la nuit. J’ai mis entre parenthèse mes autres projets. Deux jours après, j’avais une mélodie. Je leur ai envoyé une maquette au bout de trois jours !
Et pour le clip, pareil ! Comme je savais que l’objectif c’était de faire une vidéo… Quand j’ai écrit la chanson, je l’ai visualisée… L’histoire est déjà racontée par les paroles, « ils ont poussé la porte, ont soufflé la poussière ».

VOIR le clip "Cilou - Le Chant des Feuillants"

Agnès Ramé : l’objectif c’était de montrer le devenir de la chapelle, de faire en sorte que le donateur puisse se projeter, imaginer le résultat !
Le tournage s’est déroulé début octobre, en quatre jours et a mobilisé une cinquantaine de personnes. Tous nos figurants et acteurs sont bénévoles et poitevins ! Nous n’avions qu’à suivre les professionnels (réalisation, musique, chanteuse, danseurs) !
Nous avons dépassé les 16.000 vues sur YouTube, maintenant c’est un outil de communication pour faire connaître la Chapelle des feuillants et nos projets ! Nous souhaitons, une fois la rénovation terminée, accueillir une pépinière d’artistes.
Le clip raconte l’histoire de cette chapelle, nous sommes projetés dans un rêve, avec des personnages du passé, du futur, pour incarner ce que sera la Chapelle, avec les artistes. 
France 3 : Quel est le plus urgent ?
Agnès Ramé : Le toit ! L’eau passe à travers le zinc… Il faut procéder à un remplacement complet de la couverture… C’est le plus gros poste et le plus compliqué. La chapelle des Feuillants est dans un emplacement enclavé, entre l’EHPAD et la cité judiciaire.
Il faut amener les échafaudages jusque-là… Ce chantier-là devrait nous prendre un an ou deux… Les 500.000 € sont presque atteints
Ensuite, il y a un autre volet, à peu près du même montant, notamment pour repenser l’intérieur, le mettre aux normes d’accessibilité. Il faut aussi créer une nouvelle entrée. Pour l’instant, le cheminement se faisait par le reste des bâtiments qui appartenait à la communauté du Sacré-Cœur. Mais avec le rachat au groupe Vivaldo (qui possède l’EHPAD voisin), cet accès n’est plus possible.
Il y aura le chauffage, l'éclairage… En fait, toute l'électricité est à refaire. Nous avons chiffré l'ensemble de ces travaux à 3 millions d'euros.
Chaque chose en son temps, j’ai hâte déjà de voir les premiers échafaudages, normalement fin décembre début janvier !

France 3 : Pourquoi vouloir investir dans ce lieu ?
Agnès Ramé : Cela fait 20 ans que cet endroit est à l’abandon. Nous avons pu le racheter à un prix symbolique au groupe Vivaldo (qui gère plusieurs EHPAD dans la Vienne). Ça nous passionne, cette chapelle représente quelque chose ! C’est toute l’histoire de nos ancêtres et ce qui fait la beauté de la France aujourd’hui.
L’association a été fondée il y a deux ans, nous avons mené un long travail de diagnostic intérieur extérieur. Les travaux d’urgence sont faits (fuite de toiture, assainissement). Nous avons hélas un retard de près d’un an… à cause du premier confinement.
Si j’ai souhaité mobiliser du monde (les cinquante participants du clip, mais aussi les sponsors), c’est pour transmettre cet héritage et perpétuer l’histoire !
Comment on réinvente ces lieux qui n’ont plus de destination cultuelle ? De quelque chose qui était à l’abandon, en faire quelque chose de nouveau…
Beaucoup de dons viennent de gens d'ici, mais aussi de plus loin en France, à l’étranger. Ce sont des amoureux du patrimoine, sensibles au fait que des jeunes s’investissent pour sauver un lieu comme celui-là… 
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