Poitiers : les enseignants menacent de ne pas surveiller les épreuves du Bac 2021 pour protester contre la réforme

La réforme du baccalauréat, toujours très controversée par les enseignants, se met difficilement en place dans les lycées. Les syndicats de professeurs menacent de ne pas surveiller les premières épreuves du Bac 2021 qui commencent à se tenir.

 

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Les syndicats d'enseignants contestent à la fois la philosphie de cette réforme qu'ils jugent inégalitaire, et ses conditions d'application qui restent très floues. Les épreuves sont organisées par chaque établissement qui ont pour celà à leur disposition une banque nationale de sujets.
Cette réforme dite "à la carte" inquiètent les enseignants qui ne s'estiment pas prêts mais aussi les élèves confrontés aux exigences du contrôle continu, désormais plus important pour l'obtention du diplôme.


Les syndicats appellent à la grève de la surveillance

Les épreuves communes de contrôle continu du Bac 2021 pour les élèves de Première pourraient donc être perturbées dans de nombreux lycées. Les syndicats d'enseignants appellent à la grève de la surveillance ou des corrections. Ils demandent également l'annulation ou la suspension des épreuves prévues la semaine prochaine. Dans la Vienne, Julien Dupont, le secrétaire départemental du SNES-FSU, relaie cet appel à la grève.

On appelle à la grève pour la surveillance des examens en fonction du calendrier de chaque établissement. On a posé des préavis et on souhaite qu'ils soient suivis pour que ces épreuves ne se tiennent pas correctement.

Au lycée du Bois-d'Amour, à Poitiers, la première série d'épreuves (histoire-géographie, langues vivantes pour la voie générale et mathématiques pour la voie technologique) doivent commencer la semaine prochaine. Pourront-elles être toutes maintenues, tout dépendra de la mobilisation des enseignants contre la réforme.
De son côté, le rectorat de Poitiers se veut confiant.

Evidemment, on a des craintes de boycott mais on a réfléchi à toutes les modalités pour que ces épreuves aient lieu.
Cécile Bétermin, inspectrice régionale d'académie en charge de la réforme du bac. 


Le rectorat veut aussi rassurer les élèves, inquiets de ne pas avoir travailler les sujets proposés aux épreuves.

Les élèves n'ont pas à être inquiets plus que ça car ils vont composer sur des sujets qui sont choisis par des équipes pédagogiques à partir des progressions construites avec leurs élèves.


"Une réforme complexe"

Du côté des parents d'élèves, la FCPE se montre elle aussi critique en relevant le manque de préparation, le stress et les inégalités induites entre les élèves par la réforme.

Cette réforme est difficile à mettre en œuvre. Elle est complexe, elle est peut-être délétère pour la qualité de l'enseignement et pour l'avenir de nos jeunes.
Hervé Piquiou, président de la FCPE de la Vienne


Rassemblement au lycée Nelson Mandela

Les épreuves communes de contrôle continu du Bac 2021 (appelées E3C) doivent se dérouler jusqu'à la fin du mois de février. Elles ont déjà commencé ce mercredi matin au Lycée Nelson Mandela, le premier de l'académie de Poitiers à les organiser.

Les professeurs grévistes ont tenté de perturber la tenue de l'épreuve, le tout sous l'oeil des forces de police présentes sur place. 

Cette réforme du Baccalauréat le modifie complètement et aboutit à un baccalauréat qui ne sera plus national mais qui sera un bac maison qui n'a plus aucune valeur. La réforme n'est pas satisfaisante et c'est un doux euphémisme, en fait c'est du n'importe quoi.
Frédéric Artus, enseignant de STI correspondant FO

Malgré l'action des syndicats devant le lycée, les élèves de Nelson Mandela ont pu passer les épreuves prévues ce matin mais certains soulignaient des problèmes d'organisation. Tous n'auraient pas été en possession de la totalité des sujets. Les élèves de 1ère se plaignent aussi du manque d'information permanent sur le contenu des épreuves à venir.

Entre la réforme des retraites et celle du baccalauréat, les relations entre les syndicats d'enseignants et le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, ne font que se tendre un peu plus.
 






 
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