Imaginer l'avenir du travail, anticiper ses formes à venir : la 10e édition du festival "Filmer le travail", qui commence vendredi 8 février à Poitiers, projettera une vingtaine d'oeuvres documentaires et de fiction entre utopie et dystopie.
Ayant pour thème les prospectives et anticipations du travail, qu'elles soient sombres ou lumineuses, cette édition de "Filmer le travail", en partenariat avec l'Organisation internationale du travail (OIT) qui fête son centenaire en 2019, confrontera le présent au temps long de l'histoire et les lieux réels aux espaces rêvés.
"Prendre le temps de l'écoute"
"Le travail est au coeur du social, du politique, de la cité", explique Maïté Peltier la responsable de programmation. Le festival veut "prendre le temps de l'écoute, de la rencontre, de la documentation" sur le travail, si important dans la vie humaine.
En parallèle de la compétition internationale, où 22 films concourent à 4 grands prix, se tiendront conférences, rencontres et projections, entre le 9 et le 16 février.
L'intention: "dresser le portrait de personnes ou de situations souvent invisibles" mais aussi "suivre des parcours de vie" et "rentrer dans des intimités", poursuit Maïté Peltier.
Focus sur le cinéma algérien
Le cinéma algérien, injustement "rare", "peu connu" et "difficile à montrer", regrette la responsable de programmation, sera à l'honneur de cette 10e édition, avec la projection d'une dizaines d'oeuvres des années 1970 à 2017, certaines longtemps restées dans l'ombre et restaurées il y a peu, d'autres diffusées récemment uniquement en festivals.
L'un des plus grands succès du cinéma algérien ouvrira ainsi le bal, le film "Omar Gamalto" (1976) du réalisateur Merzak Allouache, qui décrit avec humour la galère d'une partie désoeuvrée de la jeunesse algérienne.
La compétition internationale, quant à elle, mettra notamment en lumière le quotidien de petits fonctionnaires napolitains ("Aperti Al Pubblico" de Silvia Bellotti, 2017), d'un chauffeur de personnes à mobilité réduite ("D'ici là" de Matthieu Dibelius, 2018) ou encore du dernier pêcheur et de la dernière poissonnière d'un petit village japonais ("Minatomachi" de Kazuhiro Soda, 2018).
Autre temps fort, une conférence inaugurale de l'historienne Michèle Riot-Sarcey sur la thématique "Travail et émancipation, ou l'actualité du passé".
Le festival fera enfin la part belle aux femmes avec la projection en compétition de plusieurs documentaires en forme de "portraits intimes, à forte dimension poétique", commente Maïté Peltier, tels que "Flesh Memory" (Jacky Goldberg, 2018), qui suit le parcours d'une "cam girl" texane, ou "Jess, Vent de face" (Sophie Glanddier, 2018) sur la lutte pour l'émancipation de Jessica, Française de 26 ans sans diplôme ni emploi.
→ Informations pratiques : filmerletravail.org