Du stade vers l’emploi : c’est le nom de l’opération organisée par Pôle Emploi au CREPS de Poitiers ce jeudi 7 octobre. Des demandeurs d’emploi et des recruteurs se sont rencontrés lors d’une séance de sport sur le stade, puis en job dating dans le gymnase.
Échauffement, saut en longueur, course. Ce n’est pas la journée d’un sportif de haut niveau, mais bien celle de demandeurs d’emploi. Ici, pas de lettre de motivation ou d'entretiens d'embauche. On abandonne le costume pour revêtir sa tenue de sport et espérer décrocher un job.
Casser les codes du recrutement. C’est l’objectif de cette initiative de Pôle Emploi, “Du stade vers l’emploi”, réunissant une soixantaine de demandeurs d’emploi et une quinzaine de recruteurs ce jeudi 7 octobre au CREPS de Poitiers, à Vouneuil-sous-Biard. Le temps de quelques heures, les candidats ont pu mettre en avant leur savoir-être plutôt que leurs compétences professionnelles.
"Sans étiquette"
Sur le stade, demandeurs d’emplois et recruteurs étaient mélangés de manière anonyme, avec le même maillot. Pour Amel Cherfi, employeur dissimulée, cette initiative est l’occasion “d’être sans étiquette et sur un même pied d’égalité”.
Cette responsable de centre de formation pour la MAIF a pu ainsi “observer des profils avec des comportements analytiques, d'autres avec un leadership plus important et puis des compétiteurs nés”, sourit-elle. Ici, le tutoiement s'est fait naturellement. “La barrière hiérarchique est pratiquement inexistante”.
Le sport permet de révéler des valeurs fédératrices. C’est l’occasion de découvrir le savoir-être des candidats : leur esprit d’équipe, leur dextérité et leur forme physique, parfois nécessaire selon le poste envisagé.
Un climat de confiance
En début d’après-midi, après une pause repas, l’anonymat des employeurs est levé. Direction le gymnase pour passer au job dating. Des entretiens informels, sans CV.
De quoi rassurer Raymna, 23 ans. La jeune femme, récemment diplômée d’un BTS, n’a aucune expérience professionnelle. Avec ces rencontres informelles dans le gymnase, elle a réussi à décrocher un entretien pour travailler dans les relations clientèle. “La séance de sport m’a permis de me déstresser, il y a un vrai climat de confiance”, se réjouit-elle. “Je suis de nature timide et là j’arrive à communiquer facilement et à aller naturellement vers les employeurs.”
Le sport révèle "des valeurs fédératrices"
Un peu plus loin, Jérémy Burban a enchaîné les discussions avec les potentiels candidats. Responsable de projet dans une PME de télécommunication, spécialisée dans le déploiement de la fibre optique, son entreprise cherche à recruter une vingtaine de personnes. “On a la chance d’être un métier très porteur”, explique-t-il, regrettant “la pénurie de personnel formé”.
Pour lui, le sport permet de “révéler des valeurs fédératrices. C’est l’occasion de découvrir le savoir-être des candidats : leur esprit d’équipe, leur dextérité et leur forme physique, parfois nécessaire selon le poste envisagé."
Celui lui a également permis d’attirer un public féminin. “Sur 80 employés, on a une seule femme”, regrette-t-il. “C’est la première fois que j’ai pu rencontrer autant de candidates ! Tout le monde a sa place dans le milieu de la télécom.”
[#Emploi] "Du Stade vers l'Emploi", c'est utiliser le #sport pour lutter contre le chômage en cassant les codes du #recrutement traditionnel. 60 candidats, 20 recruteurs et du ☀️ c'est la composition de l'équipe gagnante aujourd'hui à #Poitiers #AvecPôleEmploi. pic.twitter.com/uQ0YNnYmiJ
— Pôle emploi Nouvelle-Aquitaine (@poleemploi_NA) October 7, 2021
Si les profils sont variés, la plupart des candidats présents sur cet événément était inscrit depuis peu de temps à Pôle Emploi. A l’instar de Meltem, demandeuse d’emploi depuis le mois de septembre après une fin de contrat dans une autre région.
Pour elle, “la rencontre avec les employeurs est plus naturelle, la séance de sport enlève toute barrière”. Elle a pu laisser des CV et décrocher un entretien téléphonique. “C’est plus efficace qu’attendre des offres devant son écran d’ordinateur.”