Poitiers : tabassé, il dénonce l'homophobie de ses agresseurs

Dans la nuit du 18 au 19 mai dernier, un homme raconte avoir été victime d'une violente agression à caractère homophobe. Des actes en augmentation en France. Après de longues hésitations, il a décidé de témoigner. Pour lui, et pour les autres aussi.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Il porte encore les séquelles de son agression. Entorse du genou, écrasement du poignet et de nombreux hématomes. Il y a une vingtaine de jours à Poitiers, Noël a été victime d'une violente attaque homophobe. Il est 1 heure du matin, il attend un ami sur un parking.

Je suis sorti de mon véhicule pour fumer une cigarette et une fois que je suis retourné dans mon véhicule, là, la porte s'est rouverte, j'ai subi une première agression physique, on m'a réclamé mon portable et de l'argent.

Roué de coups...

En fouillant le véhicule, la dizaine d'agresseurs découvre son homosexualité. C'est un déchaînement. Les coups redoublent, Noël parvient à sortir de sa voiture.

Quand je suis parvenu à m'extraire, ils ont réussi à me mettre au sol donc j'ai fait une chute et là j'ai été roué de coups, j'ai réussi à protéger mon visage au maximum. Je me suis fait traiter de pédale de pédé

... par de jeunes adolescents

Au bout de longues minutes Noël réussi à prendre la fuite et prévient la police. Les agresseurs, tous membres d'une même famille, sont rapidement identifiés. Cinq d'entre eux ont été interpellés pour une série de vols avec violence à caractère homophobe, tous perpétrés dans des lieux de drague gays. Noël est leur première victime, quatre autres hommes ont subi le même type d'attaque. 

C'était des jeunes, une dizaine. Ce qui a été le plus choquant, dans cette histoire c'est que j'ai été face à des mineurs qui avait 12-14 ans.

Ils seront présentés à un juge des enfants en septembre prochain. 

Témoigner pour le droit au respect

Depuis les faits, Noël est en arrêt maladie. Il a déposé plainte et espère maintenant un procès.

Si on fait pas de vague, en fait, ça continuera et ça s'amplifiera encore plus. Ces gens-là doivent comprendre que c'est pas dans les lois de la République et qu'on a le droit au respect comme tous les autres, même avec une sexualité différente.

Les actes homophobes ne cessent d'augmenter en France, +36% par rapport à l'année dernière. En 2019, 1.870 agressions ont fait l'objet d'un signalement. La fondation Le Refuge a eu connaissance de six cas à Poitiers. Avec les quatre victimes qui ont "suivi" Noël, cela fait dix.

Le responsable local du Refuge Yohann Allemand dénonce des chiffres alarmants. Et surtout une parole homophobe plus libérée, notamment sur les réseaux sociaux.

La communauté LGBT+ s'assume plus facilement mais à côté, on a la parole homophobe qui se libère. Ca créé des actes homophobes... Jusque dans le le milieu scolaire. On intervient beaucoup en prévention auprès des élèves.
 

Alain Darrigrand, Guillaume Soudat et Alain Bortot : 

 

Quelles sont les peines encourues (et peines maximales) ?
  • La diffamation est punie de 12.000 € d’amende lorsqu’elle est proférée par des discours, cris ou menaces dans des lieux publics, mais aussi lorsqu’elle est diffusée par écrit, dessin ou image. Si le caractère homophobe ou transphobe est retenu, la peine encourue est portée à un an d’emprisonnement et 45.000 € d’amende. La diffamation privée est punie d’une contravention de 38 €. Si le caractère homophobe ou transphobe est retenu, la peine encourue est portée à 1.500 €.
  • L’injure est punie de 12.000 € d’amende lorsqu’elle est proférée par des discours, cris ou menaces dans des lieux publics, mais aussi lorsqu’elle est diffusée par écrit, dessin ou image. Si le caractère homophobe ou transphobe est retenu, la peine encourue est portée à six mois d’emprisonnement et 22.500 € d’amende.
  • Les appels téléphoniques malveillants sont punis d’un an d’emprisonnement et de 150.000 € d’amende.
  • La provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence. La peine encourue est d’un an d’emprisonnement et de 45.000 € d’amende.(Source : SOS Homophobie)
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité