Relaxe des militants de Génération identitaire qui avaient envahi le chantier de la mosquée de Poitiers en 2012

La cour d'appel de Poitiers a relaxé des militants de Génération identitaire, qui avaient envahi le chantier de la mosquée en 2012, pour cause de vice de procédure. Ils avaient été condamnés en 2017 à de la prison avec sursis et des amendes.

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La cour d'appel de Poitiers a prononcé ce vendredi une relaxe générale pour les membres de Génération identitaire qui avaient occupé la mosquée de Poitiers le 20 octobre 2012. Cette relaxe a été prononcée en raison de vices de procédure qui font bénéficier les prévenus de la prescription.

Lors du procès en appel des identitaires qui s'est déroulé le 20 mai devant le tribunal correctionnel, de la prison avec sursis avait été requise pour les cinq militants d'extrême droite, condamnés à des peines de prison avec sursis, des amendes et la privation de droits civiques en première instance, le 7 décembre 2017.

Lors de l'audience en appel, il était apparu que l'accusation d'incitation à la haine raciale est sujette à un délai de prescription d'un an (à compter du 7 décembre 2017) et qu'il n'y a eu aucune procédure pendant un an. L'avocat des prévenus avait alors plaidé la prescription des poursuites tandis que l'avocat général n'avait pu que confirmer un problème majeur de procédure.

"Je me suis aperçu que ce dossier ne tenait pas la route", avait déclaré l'avocat d'un prévenu lors de l'audience du 20 mai, car il y a eu un vice dans la procédure, "le juge d'instruction a donné mandat à un stagiaire de rédiger une ordonnance de renvoi, ce qui n'est pas possible" avait alors soutenu l'un des avocats des prévenus.

Réactions des avocats

Ce vendredi, à l'annonce de cette prescription, les parties civiles ont fait part de leur stupeur.

"C'est un procès qui a été vidé de sa substance, nous, on se considère toujours victime, la justice n'a pas été rendue pour nous", a regretté Boubaker El Hadj Amor, imam de la mosquée de Poitiers.

Pour l'avocat de l'Association des musulmans de France et de la communauté musulmane de France, c'est une grande déception.

La cour d'appel de Poitiers a relaxé des militants de Génération identitaire, qui avaient envahi le chantier de la mosquée en 2012, pour cause de vice de procédure. Ils avaient été condamnés en 2017 à de la prison avec sursis et des amendes.

Gérard Froidefond

avocat de la Communauté musulmane de Poitiers

Les faits

Le 20 octobre 2012, plus de soixante-dix militants d'extrême droite avaient déployé leurs banderoles sur le toit de la mosquée pendant plusieurs heures. Plusieurs d'entre eux avaient été renvoyés devant les juges pour incitation à la haine raciale et dégradations lourdes.

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