Le procès en appel des identitaires qui avaient occupé le chantier de la mosquée de Poitiers, en octobre 2012, se tenait ce mercredi, devant le tribunal correctionnel. De la prison avec sursis a été requise.
Le procès en appel des identitaires qui avaient envahi le chantier de la mosquée de Poitiers le 2 octobre 2012 risque de tourner court. Cinq militants d'extrême droite avait été condamnés à des peines de prison avec sursis, des amendes et la privation de droits civiques le 7 décembre 2017. Or l'accusation d'incitation à la haine raciale est sujette à un délai de precription d'un an. Un an à compter du 7 décembre 2017. Et il n'y aurait eu aucune procédure pendant un an. Une erreur du parquet général qui fait désordre dans cette affaire particulièrement médiatisée.
De fait, l'audience n'a porté que sur les faits de dégradations. L'avocat général a requis six mois de prison avec sursis et obligation de dédommager les parties civiles contre quatre des cinq prévenus, le cinquième qui était poursuivi pour complicité devrait être relaxé. Les avocats de la défense ont plaidé la relaxe.
Cinq ans après les faits, les militants identitaires avaient été jugés à Poitiers
Cinq personnes avaient été reconnues coupables des faits de provocation à la discrimination nationale, raciale, religieuse par paroles, écrits, images ou moyens de communication au public par voie électronique et de dégradations de biens d’autrui, commises en réunion, le 7 décembre 2017 à Poitiers. Les cinq militants identitaires avaient fait appel, l'affaire devait être réexaminée en janvier dernier, mais en raison de la grève des avocats, elle avait été renvoyée au 20 mai.Damien Rieu comparaît "fièrement"
Dans un message vidéo posté sur twitter le 19 mai, Damien Rieu est revenu sur l'action menée à la mosquée de Poitiers. Il parle d'une manifestation "à la manière de Greenpeace" et se pose comme "lanceur d'alerte". Il explique son état d'esprit avant de se rendre au palais de justice de Poitiers : "C'est donc fièrement que ce mercredi j'irai à nouveau me défendre face aux islamistes Frères Musulmans qui menacent notre pays."
Finalement, l'avocat général a écarté le délit de "provocation à la haine raciale", prescrit,
comme l'avançait la défense, mais a considéré que les "dégradations" étaient caractérisées
et a demandé 6 mois de prison avec sursis probatoire contre quatre des cinq militants
rejugés.