L'avocat des familles de victimes de l'affaire des pizzas Buitoni contaminées à la bactérie E.coli se réjouit de l'ouverture d'une information pour homicide involontaire et blessures involontaires.
Les investigations sur le scandale des pizzas Buitoni, contaminées à la bactérie E.coli et suspectées d'avoir provoqué la mort de deux enfants, ont été confiées jeudi à un juge d'instruction.
L'information judiciaire a été ouverte notamment pour homicide involontaire à l'égard d'une personne, blessures involontaires concernant 14 personnes, mise sur le marché d'un produit dangereux pour la santé et mise en danger d'autrui.
C'est un soulagement pour les familles des victimes de l'affaire Buitoni mais aussi pour leur avocat Maître Richard Legrand
Cet avocat parisien représente une quinzaine de familles dont l'une est domiciliée à Châtellerault dans la Vienne.
"C'est une première victoire, les familles attendaient l'ouverture de cette information judiciaire depuis longtemps, elles sont soulagées. Nous allons pouvoir avancer plus sereinement dans le cadre de cette procédure et nous allons pouvoir accéder aux différents éléments du dossier. C'est une avancée majeure et nous restons confiants pour la suite", se réjouit Richard Legrand.
Selon ce conseil, les familles attendent désormais que les auteurs de ces différentes infractions soient punis. Les familles peuvent désormais se constituer partie civile.
"La procédure judiciaire pourrait être longue, elle nécessite des expertises : "il y aura tout un volet médical, un volet pénal et un volet civil, cela prendra plusieurs mois mais à terme, nous souhaitons obtenir réparation pour toutes ces familles dont les vies ont été chamboulées suite à la contamination des ces pizza", souligne l'avocat des familles des victimes.
56 cas dont 2 décès
Au total 56 cas, dont deux enfants décédés, ont été infectés par des bactéries partageant les mêmes caractéristiques. Selon les autorité sanitaires, les investigations ont "confirmé un lien entre la survenue de ces cas groupés d'infection et la consommation de pizzas surgelées de la gamme Fraîch'Up de marque Buitoni".
Une enquête préliminaire était déjà en cours depuis le 22 mars au pôle santé publique du parquet de Paris, pour "tromperie sur une marchandise, exposition ou vente de produits alimentaires corrompus ou falsifiés et nuisibles pour la santé, mise sur le marché d'un produit préjudiciable à la santé, mise en danger d'autrui, blessures involontaires et homicides involontaires".
Dans ce cadre, des perquisitions se sont déroulées le 13 avril dans l'usine de Caudry, dans le Nord, où étaient fabriquées les pizzas de la gamme Fraîch'Up incriminées, et au siège du groupe Nestlé, dans les Hauts-de-Seine.
Rappel des faits
En février, les autorités sanitaires avaient été alertées par la recrudescence de cas d'insuffisance rénale chez des enfants, liés à une contamination par Escherichia coli.
Le 18 mars, Nestlé avait annoncé le retrait des pizzas de la gamme Fraîch'Up commercialisées depuis juin 2021, après avoir été informé de la présence de la bactérie dans la pâte d'un produit.
Le 30 mars, les autorités sanitaires annonçaient avoir établi un lien entre la consommation de ces pizzas et plusieurs cas graves de contamination avant que le préfet du département du Nord n'interdise, deux jours après, la production de pizzas au sein du site de Caudry.
Des inspections y avaient pointé "la présence de rongeurs" et le "manque d'entretien et de nettoyage des zones de fabrication, de stockage et de passage". Des manquements qui pourraient être à l'origine de la présence de bactéries pathogènes dans les produits ensuite commercialisés.