Le préfet de la Vienne présente le protocole du bassin du Clain. Il s'agit d'un document qui doit permettre l'adaptation au changement climatique, la préservation de la ressource en eau et l'aide à l'agriculture irriguée. 30 réserves de substitution devraient ainsi voir le jour dans les prochaines années.
La guerre des bassines va-t-elle avoir lieu dans la Vienne? La question est posée après la conférence de presse du préfet de la Vienne ce mercredi matin. Jean-Marie Girier a présenté la version deux du protocole du bassin du Clain, dont l'une des actions prévoit la mise en service de 30 réserves de substitution dans le département. La première tranche qui doit être mise en chantier dès 2023 compte 11 bassines pour un total de 3,4 millions de mètres cubes stockés. La deuxième tranche en comptera 10 pour une capacité de stockage de 2,6 millions de mètres cubes. La troisième et dernière tranche comptera elle 9 réserves pour stocker 2,9 millions de mètres cubes. Elles devraient toutes être en service en 2026.
L'eau, un bien de plus en plus rare
Dans sa présentation le préfet a mis en évidence la situation climatique qui se dégrade d'années en années Les pluies sont moins nombreuses et moins homogènes, la température se réchauffe et les nappes phréatiques sont fragilisées "Il faut s'adapter et se préparer à une raréfaction de la ressource en eau" alerte-t-il d'entrée de jeu. Et c'est bien selon lui, le but de se protocole. Il ne porte pas exclusivement sur le stockage de l'eau mais prévoit aussi des changements et des évolutions dans les pratiques agricoles. Avec par exemple la réduction des cultures trop gourmandes en eau. Les surfaces consacrées à la production de maïs dans le bassin du Clain ont baissé de 40% entre 2020 et 2021.Des haies ont été replantées, les zones humide ont été protégées. Le protocole demande aux agriculteurs, aux irrigants un engagement en terme de gestion économe de l'eau. Les eaux de drainage par exemple serviront aussi à remplir les bassines.
La fronde dans les Deux-Sèvres gagnera-t-elle la Vienne?
Comment ces projets de bassines, pour un total de stockage de près de 9 millions de mètres cubes d'eau, seront-ils acceptés? Si l'on en juge par la situation dans les Deux-Sèvres, il peut y avoir quelques inquiétudes. Mais le préfet a prévenu "On a le droit d'être contre, de s'opposer, de manifester, c'est la démocratie. Il y a aussi le respect de l'état de droit. Nous ne tolérerons pas les menaces, les intimidations, les dégradations. On sera très ferme là-dessus."